« Si on continue comme ça, on n’y arrivera pas », a-t-il lancé au cours de son intervention. Hervé Gisserot, nouveau PDG France de GSK (GlaxoSmithKline), présentait en fin de semaine dernière les résultats 2008 de la filiale française du géant anglo-saxon de la pharmacie, ainsi que son projet de réorganisation « pour anticiper le nouveau modèle économique de l’industrie pharmaceutique ». Certes, le résultat 2008 de GSK France est stable par rapport à 2007 (voir encadré), mais l’arbre ne saurait cacher la forêt : l’industrie pharmaceutique va perdre en 2009 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires au niveau mondial du fait de la disparition de plusieurs brevets, et, conséquence directe de ces pertes massives de protection, « la croissance annuelle du marché du générique va s’écrire à deux chiffres au cours de ces prochaines années », précise Hervé Gisserot. Sans oublier le fait qu’en France par exemple, seuls 31 nouveaux produits ont été mis sur le marché en 2008 contre 51 en 2007 et 58 en 2006.
Ce sombre tableau du monde de la pharmacie justifie à lui seul la prise de mesures énergiques, explique en substance Hervé Gisserot qui glisse au passage que, pour couronner le tout, les entreprises de biotechnologies disposent désormais de beaucoup plus de molécules en phase III de leur développement que les labos traditionnels : en 2007, les biotechs en avaient 374 (contre 165 pour les big pharmas) alors qu’en 2000, la proportion était inverse avec 149 molécules en développement pour les biotechs et 220 pour les big pharmas.
Résultat, GSK a annoncé « un ajustement nécessaire de 848 postes pour permettre le maintien en France d’une activité de production et de R & D (recherche et développement) ». Ces 848 suppressions de poste concernent trois sites de production. Celui d’Evreux (Eure), spécialisé dans les formes inhalées du domaine respiratoire, va réduire de 798 le nombre de ses salariés. Celui de Notre-Dame de Bondeville (Seine-Maritime), spécialisé dans la production d’anticoagulants sous forme injectable doit également faire face, selon Hervé Gisserot, « à la nécessité d’améliorer sa compétitivité et sa productivité », et perdra 13 équivalents temps plein par la baisse du recours aux intérimaires et aux CDD. Enfin, le site des Ulis (Essonne), spécialisé dans la recherche sur le métabolisme lipidique, se recentrera désormais sur la biologie du tissu adipeux. Ce projet prévoit une suppression de 37 postes. Le tout dans un axe stratégique précis, selon Hervé Gisserot : tout d’abord permettre « une croissance globale et diversifiée » des activités de GSK, opérer une refonte de la R & D « pour renouveler le pipeline et fournir une production à forte valeur ajoutée », et enfin opérer une transformation du réseau industriel au niveau mondial. Mais ces restructurations ne sont pas le seul fait de la filiale française. Au siège monde de GSK, on annonçait en fin de semaine dernière un objectif d’économies annuelles de deux milliards d’euros ainsi que la suppression de 6 000 à 10 000 postes au niveau mondial, sur 100 000 actuellement.
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