Afin de renforcer le dispositif « tiers payant contre génériques », les syndicats d’officines et l’assurance-maladie ont signé au début de l’été un accord qui consiste à ne plus faire bénéficier du tiers payant les patients qui refusent les génériques proposés en pharmacie.
Cette décision concerne tous les patients, même ceux en ALD, les bénéficiaires de la CMUC ou de l’AME et ceux pris en charge au titre d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, a précisé le site ameli.fr. L’assurance-maladie a aussi pris le soin de confirmer que « le médecin prescripteur peut dans des cas exceptionnels s’opposer à la délivrance d’un générique », dès lors qu’il indique « "non substituable" de manière manuscrite sur l’ordonnance en face de la spécialité ». La part de prescriptions portant la mention « non substituable » représenterait moins de 5 % des ordonnances, selon la Sécu.
Une mesure « injuste » pour la FMF
Des précautions qui n’ont pas empêché les professionnels de santé de monter au créneau. Dans un communiqué, l’Union nationale des pharmaciens de France (UNPF, qui représente 12 % des pharmaciens) a fait part de son inquiétude sur les « grandes différences de traitement » constatées sur le terrain « selon les caisses primaires d’assurance-maladie ». Certaines auraient « des interprétations très spécifiques de la mesure et remettent en cause des principes conventionnels fondamentaux », dénonce le syndicat. L’UNPF souhaite une « application de règles identiques à l’ensemble des départements ainsi que des dates de démarrage rapprochées afin d’éviter toute distorsion de concurrence entre les officines ».
Du côté des médecins, la Fédération des médecins de France (FMF) a jugé pour sa part cette mesure « injuste » pour les patients à faibles revenus et « inefficace » pour les comptes de l’assurance-maladie.
L’assurance-maladie espère quant à elle atteindre un taux de substitution de 85 % d’ici à la fin de l’année contre 73 % actuellement.
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