Migrants : trois nouveaux centres à Paris, les associations dans l'expectative

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Publié le 27/09/2017

Le préfet d'Ile-de-France Michel Cadot a annoncé l'ouverture de plusieurs « lieux de pré-orientation » pour les migrants, mais, en l'absence d'information sur la présence d'une unité sanitaire - à l'instar de ce qui existe dans le centre de premier accueil de la porte de la Chapelle, et à Ivry - les associations, qui demandent pourtant d'autres centres d'accueil inconditionnel, dignes, restent sceptiques.

Un premier « sas » de 200 à 250 places ouvrira le 1er octobre, selon le préfet. Selon des sources proches, il serait situé à Cergy (Val-d'Oise).

Un deuxième centre devrait ouvrir à Paris intra-muros dans les prochaines semaines, puis un troisième dans un département francilien. À terme, il y aura « un centre par département » en Ile-de-France, soit six au total, précise-t-on à la préfecture.

Dans ces sas sera examinée la situation administrative des exilés, puis ces derniers seront répartis vers des structures différentes, selon qu'ils sont demandeurs d'asile, primo-arrivants, réfugiés, ou des structures « ad hoc » pour les « dublinés* ».

« Les personnes sont davantage regroupées selon la nature de leur dossier », d'où une capacité à « mieux piloter la durée d'hébergement », a fait valoir Michel Cadot.

« Il y a une volonté d'accélérer la procédure d'asile pour mieux accélérer les renvois », dénonce la présidente de Médecins du Monde, Françoise Sivignon, évoquant des « centres de tri ». « On ne sait pas qui gérera les structures, s'il y aura comme à Paris un dispositif de santé, quelle sera la place des associations… » ajoute le Dr Sivignon.

« Si les gens se rendent compte qu'ils sont contrôlés, ils n'iront pas ou ils s'échapperont », redoute Jean-Claude Mas, de la Cimade.

« Ces centres ne peuvent être limités à la région parisienne », considère enfin Pierre Henry, de France terre d'asile, qui plaide pour une ouverture sur la route des migrants, notamment dans le couloir rhodanien.

 

* Les exilés doivent, selon l'accord de Dublin, demander l'asile dans le pays de l'Union européenne dans lequel ils ont été enregistrés.


Source : lequotidiendumedecin.fr