Près d'un an après le lancement officiel de Ma santé 2022, Agnès Buzyn a salué son propre bilan d'étape, soulignant des résultats « perceptibles » dans les territoires.
Pour améliorer l'accès aux soins, Ma Santé 2022 mise notamment sur une réorganisation territoriale en ville. La création de « collectifs de soins de proximité » monte en puissance grâce la signature de l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) sur les communautés professionnelles territoriale de santé (CPTS). Une CPTS peut percevoir jusqu'à 400 000 euros pour les missions de service public assumées : garantie d'accès à un médecin traitant, consultation rapide des spécialistes mais aussi prise en charge des soins non programmés. Aujourd'hui, 400 projets sont recensés (l'objectif est d'atteindre un millier de CPTS), soit 50 % de plus que l'an passé. Le premier conventionnement interviendra « mi-septembre » avec la CPTS de Vénissieux, se réjouit le ministère.
Le plan mise également sur le déploiement d'autres formes de regroupements. Depuis mars 2017, le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) a progressé de près de 40 % et le nombre de centres de santé médicaux polyvalents de 25 %.
L'Aveyron, plus un désert !
Pour épauler les généralistes et spécialistes libéraux regroupés, l'avenant 7 à la convention, également signé en juin, prévoit une aide à l'embauche d'assistants médicaux. Les premiers recrutements « interviendront dès ce mois-ci », assure Ségur, avec un objectif de 5 000 postes à horizon 2022.
Le recrutement de 400 généralistes dans les territoires médicalement déficitaires a aussi démarré. « Grâce à une soixantaine de postes pourvus ou en passe de l’être, cela a permis que 38 000 personnes retrouvent un médecin traitant », se réjouit le ministère.
Selon Agnès Buzyn intérrogée ce mardi dans « Le Figaro », « sur 1 200 territoires en difficulté d'accès aux soins, 80 % disposent d'un projet avec la création de maisons de santé, de CPTS, d'assistant partagé ville hôpital… ». Et, relève-t-elle à titre d'exemple, l'Aveyron « n'est plus un désert médical car tous les élus locaux ont travaillé dans le même sens, avec les soignants ».
La vaccination en pharmacie « acceptée », selon Buzyn
La locataire de Ségur salue enfin le déploiement de la télémédecine (60 000 consultations remboursées depuis un an) et les nouvelles coopérations grâce aux protocoles de délégations de tâches ou à l'entrée en fonction des « 50 premiers infirmiers de pratique avancée » (IPA), invités à prendre en charge les malades atteints de pathologies chroniques stables.
Ce n'est pas tout... « Les Français vont pouvoir se faire vacciner contre la grippe chez le pharmacien partout en France en octobre, ou très prochainement obtenir des médicaments pour des infections urinaires sans nécessairement aller chez le médecin », rappelle-t-elle ce mardi dans « Le Figaro », citant deux réformes qui ont beaucoup divisé la profession médicale. Mais pour la ministre, cette page est déjà tournée. « La vaccination en pharmacie est acceptée : les médecins ont une telle charge qu'ils comprennent que, pour des actes simples, c'est un confort pour eux et pour les Français, et que c'est un plus en termes de couverture vaccinale. »
Prochaines étapes citées : la labellisation des hôpitaux de proximité (premier semestre 2020), une réforme de l'emploi médical et du management à l'hôpital et le début de la réforme du financement pour la psychiatrie et les urgences.
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