Les syndicats de médecins ne décolèrent pas depuis l'adoption en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la semaine dernière à l'Assemblée nationale et l'introduction d'un accès direct à certaines professions paramédicales.
Dernier en date, le syndicat des médecins ORL, le SNORL, a réagi aux amendements qui prévoient d'expérimenter « dans six départements et pour une durée de trois ans » l'accès aux orthophonistes exerçant dans une structure de soins coordonnés (MSP, centre de santé, équipes de soins primaires…). La structure y voit une « nouvelle attaque contre le tout premier principe fondamental de l’exercice médical », selon lequel « un soin ne peut être justifié qu’après un interrogatoire et un examen du patient, permettant la formulation d’un diagnostic, élément de compétence réservé au médecin ».
Ce « bouleversement du parcours de soins » pourrait générer « des erreurs médicales, des retards de prise en charge voire des pertes de chance », estime le SNORL, alors que dans « l’immense majorité des cas » les soins concernés ne constituent pas une urgence médicale. La démarche diagnostique est « le pivot du système de santé et doit le rester », martèle le syndicat.
Délais trop longs
Cet accès direct est réclamé depuis plusieurs années par la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), qui représente la profession. Pour la FNO, cette demande s'inscrit dans un projet global « pour essayer de faciliter l’accès aux soins en orthophonie ».
La position de la FNO sur l'accès direct aux soins d'orthophonie #PLFSS2022 #experimentationhttps://t.co/LowSmG8PoR
— FNO (@orthophonistes) October 27, 2021
Et si on pensait partenariat et coordination autour du patient plutôt que rapport vertical prescrit/prescripteur.@MagazineCapital@Le_Figaro @sudouest @leQdM
« C’est l’accès aux orthophonistes qui est l’essentiel de la problématique, lui rétorque le SNORL. Le parcours actuel de soins incluant un diagnostic nécessite un délai moyen de deux jours pour le médecin généraliste, de 19 jours pour le médecin ORL, avant d’être bloqué par un délai d’accès à l’orthophoniste de six à douze mois. »
La structure de médecins spécialistes demande donc une augmentation « significative » du nombre d'orthophonistes en exercice « afin de répondre à de réels besoins » et appelle à une discussion pluri-professionnelle pour mettre en place « de nouvelles organisations de soins innovantes et pertinentes » plutôt qu'une « dérive préjudiciable à la qualité et à la sécurité des soins ». Et de réclamer des « états généraux » pour promouvoir l'accès à la médecine au lieu de « favoriser un démagogique accès aux soins, symbole d’un consumérisme médical incontrôlé ».
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