Le laboratoire Boiron entend continuer à rendre les granules accessibles au plus grand nombre en positionnant « les prix au niveau le plus bas possible », a assuré ce jeudi Yves Damblemont, directeur de Business Unit France. Depuis la décision ministérielle de dérembourser totalement l'homéopathie dès 2021 (après une première étape de 30 % à 15 % l'an passé), les ventes du laboratoire Boiron en France ont baissé de l'ordre 20 % en 2020. « Nous aurons malheureusement une nouvelle baisse de volume dans le courant de 2021 », reconnaît-il.
Dans ce contexte, le leader mondial du secteur a dévoilé sa stratégie qui mise sur une politique tarifaire maîtrisée en raison de la hausse de la TVA de 2,1 % à 10 %. Les prix publics TTC recommandés de vente sur les deux principales gammes de produits sont pour les tubes de granules autour de 2,95 euros et de 2,75 euros pour les unidoses. Par rapport aux prix précédents, l'augmentation pour les patients s'élèverait à 60 centimes. « Cette hausse nous situe à environ 30 % moins cher que les pays européens. Cela permet aussi aux pharmaciens de maintenir un niveau de rentabilité comparable à ce qu'ils avaient », affirme le directeur.
Pour s'assurer de l'« acceptabilité » de cette augmentation, l'entreprise pharmaceutique a interrogé des pharmaciens et près de 300 médecins. « Plus de 80 % des personnes interrogées ont annoncé vouloir maintenir leurs habitudes de prescription ou de délivrance à ces prix-là », affirme Yves Damblemont.
Accompagnement et communication
L'accompagnement des professionnels de santé est un autre axe de cette stratégie. Boiron a décidé de maintenir ses réseaux de visites médicales et pharmaceutiques et les offres de produits (souche, dilution ou forme galénique). « C'est un effort important pour répondre aux prescriptions spécifiques et individuelles », indique le directeur.
Enfin, la communication auprès du grand public est un pilier fort du plan. Quatre films pédagogiques courts sur les « réalités scientifiques » de l'homéopathie seront accessibles en ligne sur le site MonHoméoMonChoix et les réseaux sociaux, notamment pour répondre aux critiques. Dans quelques jours, une autre campagne de communication sera lancée à la télévision et les réseaux sociaux sur la marque elle-même, dans laquelle Boiron souhaite réaffirmer sa place dans l’arsenal thérapeutique français.
Après avoir contre-attaqué en vain sur le terrain judiciaire, auprès du Conseil d'État, le laboratoire a épuisé les voies de recours. Rendu public le 28 juin 2019, l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) concluait que les produits homéopathiques « n'ont pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d'un remboursement ».
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols
Le texte sur la fin de vie examiné à l'Assemblée à partir de fin janvier