Quatre médecins britanniques sur cinq (83%) estiment que la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (Brexit), prévue pour mars 2019, aura un effet négatif sur le système de santé. C'est ce que révèle une étude du « Journal of epidemiology and community health », publiée cet été et relayée notamment par le quotidien « The Independent ».
Cette étude* s'est penchée sur le vote des médecins en 2015 et 2017 lors des élections britanniques, et en 2016 lors du référendum sur le Brexit.
Parmi les médecins interrogés, 60,5 % se décrivent comme étant plutôt de gauche, et 62,2 % se déclarent plutôt libéraux (ouvert aux réformes). Près de 79 % d'entre eux ont voté pour rester dans l'Union européenne lors du référendum de 2016 – bien plus que les 48,1 % de Britanniques.
Presque la totalité des médecins qui ont participé à l'enquête (98,6 %) sont d'accord pour que les ressortissants de l'UE travaillant dans le service public de santé (le NHS) puissent rester en Grande-Bretagne après le Brexit. Enfin, quand on leur demande de situer l'impact que le Brexit aura sur le NHS sur une échelle de 0 à 10, du plus mauvais au meilleur, les médecins placent le curseur à 2.
Le sort de 10 % des médecins en jeu
« Les médecins sont les personnes les mieux placées pour comprendre l'impact des décisions politiques sur le NHS, a commenté dans « The Independent » le Dr Kate Mandeville, l'une des auteurs de l'étude et professeur à l'université de Londres. Sur le Brexit, leur diagnostic est très clair : il est mauvais pour la santé de la nation. »
Le gouvernement est fortement critiqué par le principal syndicat de médecins – British medical association (BMA) –, pour ne pas avoir annoncé clairement l'impact du Brexit sur les 10 % de médecins du NHS ressortissants de pays de l'UE, mais aussi auprès des infirmières, des travailleurs sociaux et des patients. Le syndicat se dit d'ailleurs favorable à un second référendum portant cette fois sur l'accord final entre le gouvernement britannique et l'Union européenne.
De son côté, le ministère de la Santé assure avoir étroitement travaillé avec Bruxelles pour être sûr que les perturbations au sein du NHS soient minimes après le Brexit, explique « The Independent ».
* Étude transversale réalisée par questionnaire sur Internet auprès de 1 295 médecins, à laquelle 1 172 ont répondu.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes