Faut-il reconfiner la semaine ? Seulement le week-end ? Localement ou nationalement ? Face à la dégradation de la situation sanitaire en France, Jean Castex, qui a placé 20 départements en « surveillance renforcée », n'a pas tranché. Mais déjà des responsables du monde de la santé appellent à prendre des décisions beaucoup plus fermes et rapides. À commencer par Frédéric Valletoux le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui a demandé, ce vendredi, « des mesures plus drastiques ». « Il ne faut pas attendre que les hôpitaux soient débordés comme c'est le cas à Dunkerque car la réalité, c'est que le confinement est annoncé », a-t-il déclaré ce vendredi au micro de France 2.
« Il arrive un moment où on ne tient qu'en évacuant les patients ou en déprogrammant et, quand on déprogramme vous ne savez pas si ça ne représente pas une perte de chance pour ces personnes », alerte le maire de Fontainebleau. « Plus on reconfinera tard, plus on sait que les lignes hospitalières vont être sollicitées, c'est mécanique », a-t-il insisté.
Protocoles sanitaires
La veille, le Pr Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP, avait déjà jugé « probablement pas suffisant » le confinement local et réservé au week-end décrété dans les agglomérations de Nice et de Dunkerque. « Le virus, il se propage aussi dans la semaine », a-t-il rappelé sur BFMTV. Le néphrologue pédiatrique insiste sur la nécessité de « diminuer les interactions sept jours sur sept » et « éviter que les gens se rencontrent en dehors du cercle familial ».
Le PU-PH suggère plusieurs solutions à mettre en place dans les établissements d'enseignement. « Peut-être qu'à l'école, il faut que les protocoles sanitaires soient davantage appliqués. Il faut peut-être des moyens supplémentaires, des moyens humains. Peut-être faut-il faire du temps partiel pour avoir des classes moins chargées, organiser les repas », s'interroge-t-il.
Confinement tout court ?
Il faut « un confinement tout court » et pendant trois semaines, a pour sa part suggéré Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la mairie de Paris, interrogé sur France Info. L'objectif ? « Redonner de l'oxygène et avoir la perspective dans trois semaines de tout rouvrir » tout en conservant des mesures de protection sanitaire, avance l'élu parisien. Le numéro 2 d'Anne Hidalgo a toutefois tempéré ses propos affirmant qu'il s'agissait d'une « hypothèse » plutôt que d'une « proposition ». « Nous ne proposons pas de mettre en œuvre le confinement à Paris d'abord, parce que cette décision relèvera de l'exécutif national, mais nous pensons que la politique des demi-mesures, avec des résultats très contestables a une forme de fin de cycles », a-t-il déclaré.
En déplacement à Nantes ce vendredi, Jean Castex a qualifié ces déclarations de « fadaises ». Entrevoir une sortie de crise aussi rapidement, « avec les variants, ce n'est pas possible », a déclaré le chef du gouvernement.
M.D.P avec AFP
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