Les internes des hôpitaux anglais ont entamé ce mardi la première grève totale de leur histoire dans l'espoir de faire échouer une réforme de leurs conditions de travail défendue par le gouvernement conservateur de David Cameron.
Cette réforme impose aux « junior doctors » un nouveau contrat qui prévoit certes une augmentation du salaire de base de 13,5 % mais aussi une réduction des heures majorées le week-end. Certains horaires qui étaient auparavant considérés comme étant en dehors des horaires normaux, par exemple le samedi, ne le seront plus et donneront donc lieu à des rétributions plus faibles.
Le gouvernement dit vouloir ainsi améliorer le service rendu dans les hôpitaux sept jours sur sept et cite huit rapports évoquant un taux de mortalité plus élevé le week-end.
Les internes anglais dénoncent de leur côté un risque de démotivation et de dégradation de leurs conditions de travail susceptible de nuire aux soins apportés aux patients. Ils demandent le retrait de cette réforme. « Si le gouvernement annule la mise en place (de la réforme), nous annulerons la grève », a assuré le Dr Mark Porter, président de la British Medical Association (BMA), qui représente les internes en médecine.
110 000 consultations et 12 500 opérations annulées
Ce débrayage, qui a débuté ce mardi 26 avril, doit se poursuivre mercredi dans le service public de santé anglais (NHS), qui emploie près de 53 000 internes. La grève – la cinquième en quatre mois – paralysera tout le système de santé. Plus de 110 000 consultations et 12 500 opérations ont été annulées.
Face au risque de pagaille, le NHS a publié une liste de recommandations appelant la population à ne pas solliciter outre mesure les hôpitaux, sauf « véritable urgence ».
Appel à Cameron
Signe de la crise, une dizaine de présidents de facultés de médecine ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre David Cameron l'appelant à intervenir directement pour débloquer le dossier.
« L'impasse dans le conflit entre le gouvernement et les internes en médecine fait peser une grave menace sur notre système de santé en sapant le moral d'un groupe de personnels dont dépend le futur du NHS », écrivent-ils. « Nous vous demandons d'intervenir, de ramener les deux parties à la table des négociations, de mettre un terme à cet affrontement dangereux et d'initier un débat honnête sur les graves difficultés qui affectent » le NHS, ajoutent-ils.
Le bras de fer entre les internes et le gouvernement entre dans son quatrième mois. Les précédentes grèves avaient déjà entraîné l'annulation de plusieurs milliers consultations et interventions.
S. M. (avec AFP)
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