C’est à l’occasion des 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme qu’un collectif « Plus digne la vie » s’est créé sous la houlette d’Emmanuel Hirsch, directeur de l’espace éthique de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et du département de recherche en éthique à l’université Paris-XI. Il s’inscrit, précise-t-il, dans la démarche initiée par Jonathan Mann (1947-1998), professeur à Harvard, militant des droits de l’homme au service de la santé publique, lequel revendiquait « une solidarité active d’où émerge ce sentiment d’une responsabilité partagée, les uns vis-à-vis des autres ».
Ce collectif, qui appelle à une « mobilisation éthique », lance un manifeste intitulé « Pour une dignité en acte » (plusdignelavie.com). « Nous affirmons que la dignité et les droits des personnes malades ou handicapées, valent mieux que les controverses portant sur l’administration de leur mort », y indique-t-on. « Les professionnels de santé ne sauraient accepter la mission d’exécuter, à la demande, l’acte de mise à mort. Leur vocation les engage à témoigner sollicitude, considération et respect à la personne malade, privilégiant une relation de confiance dans la continuité et la mesure d’un soin concerté ».
Les signataires maintiennent que « le non-abandon est une affirmation de vie opposée aux pratiques déraisonnables ». En s’engageant à mettre en uvre la loi sur la fin de vie de 2005, ils veulent « désormais contribuer à l’émergence d’une nouvelle culture de la mort en société, adopter d’autres attitudes, concevoir d’autres pratiques qui reconnaissent à la personne en fin de vie sa place parmi nous ». Selon le manifeste, « la sollicitude témoignée à la personne jusqu’à sa mort est l’affirmation d’une solidarité qu’on lui doit ».
Le manifeste veut aussi « refuser la marginalisation morale qui aboutit à ne plus savoir se soucier des plus faibles qu’en se préoccupant des conditions de leur mort » et souhaite « refonder dans l’action une dynamique de la solidarité et de la dignité en acte ».
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