Il semble bien révolu le temps pas si lointain où la Croix Rouge fermait ses dispensaires parisiens, faute de rentabilité suffisante… À l’heure où la désertification médicale est devenue « le » souci numéro un des autorités de santé et des élus, le centre de santé paraît en effet une des solutions privilégiées pour rétablir l’accès aux soins en zones sous-denses. Certains s’implantent dans les banlieues, ce qui semble a priori conforme à la vocation de médecine sociale qui fut longtemps l’apanage de ces structures. Mais l’essor de la médecine salariée touche surtout la campagne, poussée par des édiles en mal de médecins pour soigner leurs administrés, ce qui est plus récent.
Depuis la création d’un premier centre à la Ferté-Bernard dans la Sarthe il y a presque dix ans, plusieurs centaines de projets municipaux ont vu le jour, rejoints désormais par des dispositifs départementaux, suite à un lancement remarqué par le président du département de Saône-et-Loire en 2018. Les pionniers parmi les élus sont souvent issus de la droite, ce qui en dit long sur l’évolution de la doctrine en matière d’accès aux soins. Et, signe des temps, cette dynamique se déroule par ailleurs sans réelle opposition des syndicats de libéraux qui auraient encore crié au loup quelques années auparavant.
L’afflux de sites et de confrères optant pour le salariat par opportunité constitue par ailleurs une vraie révolution culturelle pour les animateurs du secteur, longtemps marqué par un militantisme de gauche. Cet aggiornamento ne semble pourtant guère leur poser problème, tant ils avancent désormais leurs idées, décomplexés, surfant notamment sur la dynamique de l'interpro. Ils ont annulé leur congrès qui devait se tenir cette semaine, pour cause de Covid. Ça ne les empêchera pas de donner de la voix pour la création du « service public territorial de santé » qu’ils réclament et au sein duquel ils joueraient volontiers les premiers rôles.
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