Après la CSMF, la FMF et MG France, c'est au tour du SML de présenter ses vœux à la profession. Devant la presse, le Dr Philippe Vermesch, président du syndicat, a tiré à boulets rouges sur la politique menée par Agnès Buzyn. « Le dialogue est difficile avec le ministère de la Santé. Au début, nous avions eu un bon feeling. Mais aujourd'hui il nous invite à de multiples réunions alibi et les idées libérales ne sont pas très souvent portées par ce gouvernement », assène-t-il. Les sujets qui fâchent sont nombreux.
Sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) au cœur de Ma santé 2022. Si le syndicat a joué le jeu en signant l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) des CPTS, il estime que ce dispositif reste « compliqué » à mettre en œuvre, notamment sur le financement. « Il est encore insuffisant. En plus, en fonction de la région et de l'ARS, les moyens mis en œuvre ne sont pas appréciés au même niveau ». Le SML redoute aussi que les CPTS deviennent un « cheval de Troie de la rémunération forfaitaire ». « La CPTS de Vénissieux expérimente une nouvelle forme de rémunération forfaitaire des soins. Cette initiative a vocation à se généraliser à toutes les professions et toutes les CPTS, cela constitue une menace pour l'avenir du paiement à l'acte. » Pis, les CPTS pourraient, à terme, aussi prendre en charge les prestations des professionnels comme les psychologues et les ostéopathes, craint le Dr Vermesch. « Ces structures pourraient susciter l'intérêt des groupes financiers à l'instar des laboratoires de biologie », prévient le stomatologue de Saint-Raphaël qui réclame l'arrêt de cette expérimentation.
Le SML dit aussi stop aux transferts de tâches médicales « rampants » expérimentés dans le cadre de l'article 51 (qui permet de financer des projets innovants à titre dérogatoire). « D'ici deux ou trois ans, on va avoir une déclinaison nationale de transferts de tâches réalisés dans le cadre de l'article 51. Or la courbe démographique va remonter dans six ou sept ans. Il y a fort à parier que pour réguler la reprise des dépenses de soins, le gouvernement voudra restreindre la liberté d'installation », alerte le Dr Vermesch, qui rappelle que son syndicat a toujours promu la coopération interprofessionnelle. Autre sujet qui inquiète : le 113, le numéro unique de santé prôné par le rapport Mesnier/Carli. « Le 113 va prendre la forme de plateformes monumentales de régulation. Par ailleurs, la régulation va passer sous la coupe de l'hôpital et du SAMU », tonne le syndicaliste qui défend ardemment le 116-117.
Bataille tarifaire
Malgré ces « attaques » contre la médecine libérale, le SML ne baisse pas les bras. Pour redonner l'attractivité à la profession, il mise sur des avancées tarifaires. « Le C est à 23 euros. En Égypte la consultation que prend le médecin est 27,5 euros. En Thaïlande, c'est 100 dollars (90 euros). Si on veut que les jeunes s'installent, il faut que le tarif de la consultation soit attractif », martèle le patron du SML qui demande que l'acte soit rémunéré 45 euros. Dans la même veine, il réclame aussi une majoration de 15 euros pour toute consultation non programmée sur appel régulé et la revalorisation des visites longues de 70 euros pour les patients en ALD et ceux âgés plus de 80 ans, limitant ainsi le recours aux urgences.
Le SML annonce son lancement dans la campagne électorale pour les élections professionnelles (URPS). « Nous allons ouvrir nos portes aux médecins non syndiqués pour travailler sur le programme mais nous restons un syndicat polycatégoriel pour défendre et protéger la médecine libérale », dit le Dr Vermesch. Pour le SML, la création de l'Avenir Spé – qui s'émancipe de la CSMF – est « une erreur ». « Ce syndicat qui veut réunir à la fois libéraux et hospitaliers va se faire manger par l'hôpital », prophétise le Dr Vermesch.
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