Écoresponsabilité : les équipes du CHU de Lille récompensées

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Publié le 17/06/2022
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Tri des déchets, installation des fontaines à eau, aménagement de salles de détente, utilisation des produits d'entretien écoresponsables : ces actions inscrites dans une démarche collective de développement durable, mises en place depuis 2018, ont permis à l'hôpital Jeanne de Flandre de décrocher le label (THQSE) « niveau or ».
Le label « Très haute qualité sanitaire sociale et environnementale » salue un engagement de longue date

Le label « Très haute qualité sanitaire sociale et environnementale » salue un engagement de longue date
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

C'est un peu la palme d'or des hôpitaux écolo. « L’obtention de ce label représente une fierté pour les équipes, celle d’être précurseurs dans une démarche d’écoresponsabilité, impliquant toutes les catégories de professionnels de Jeanne de Flandre mais aussi les directions transversales », se réjouit Nadine Ruart, infirmière puéricultrice, cadre de santé au pôle « Enfant » de l'établissement du CHU de Lille. Ce dernier a décroché haut la main, fin 2021, avec 97 % des objectifs atteints, le label « Très haute qualité sanitaire, social et environnemental (THQSE) » au niveau or. Pionnier dans cette démarche d'innovation en santé, l'hôpital avait depuis longtemps inscrit le développement durable dans son projet d'établissement.

Depuis fin 2018, les équipes des pôles « Femme Mère Nouveau-né », « Enfant », « Imagerie » et « Anesthésie », accompagnées de la direction de la qualité et développement durable du CHU étaient à pied d’œuvre pour préparer l’obtention de cette reconnaissance. Pour la décrocher, de nombreuses actions ont été portées par les équipes, accompagnées par l’agence Primum Non Nocere, afin de répondre aux différents critères de la Socotec, organisme de certification*.

Achats de produits d'hygiène corporelle et d'entretien éco-responsables, tri et recyclage des déchets jusqu'aux nourettes de lait et tétines ou encore création d'un potager pour les enfants : plusieurs initiatives transversales ont été saluées. Autre action innovante mise en avant par la Pr Véronique Debarge, cheffe de la clinique d’obstétrique : la limitation des risques liés aux perturbateurs endocriniens notamment dans les dispositifs médicaux.

Binôme et ambassadeur

À cet effet, l'équipe de recherche en périnatalité a travaillé avec celle de la pharmacie pour « doser » la présence de phtalates dans l'urine des nouveau-nés hospitalisés afin de vérifier si ceux-ci étaient exposés – du fait de l'environnement du service de néonatologie – à ces perturbateurs endocriniens. Une fois cette présence constatée, « les pharmaciens et la direction des achats ont cherché à acheter des dispositifs médicaux comme les perfuseurs les moins toxiques en changeant l'appel d'offres », illustre la Pr Debarge. Cette action va s'étendre prochainement aux femmes enceintes. Dans ce projet, les médecins ont été « moteurs pour pousser les administratifs », reconnaît Loïc Berthelot, directeur de l'hôpital Jeanne de Flandre. « Le fait de s'inscrire dans ce label nous a permis de monter un projet commun pour lequel tout le monde a les mêmes objectifs », raconte la Pr Debarge.

Mais pour embarquer tout le personnel, il a fallu « créer des liens pour maintenir un bon niveau de communication » dans ce centre universitaire, dit-elle. Un binôme médical et non médical a été constitué dans chaque pôle et un référent pour chaque direction a été nommé. Ces volontaires se réunissent « très régulièrement » au sein d'un comité de pilotage (Copil) pour faire le point sur les actions et travailler sur le label. Un réseau d'ambassadeurs a été créé dans chaque unité de soins afin de représenter les différentes catégories professionnelles. Cinquante ambassadeurs volontaires ont été recrutés, chargés de remonter les informations au Copil et de donner les idées sur les actions quotidiennes qui peuvent être mises en place dans les unités. « C’est pour nous une très belle aventure, qui ne fait que commencer, se réjouit la Dr Debarge. Ce label illustre la réussite d’une démarche fédératrice, qui donne du sens et valorise le travail des soignants ou non soignants ». Un message optimiste dans un contexte de morosité de l'hôpital.

*Les organismes qui s'y engagent travaillent sur tous les champs de la responsabilité sociétale et de la santé environnementale. Un score global est donné selon les objectifs atteints sur des thématiques différentes comme les achats durables et responsables, la qualité des produits et/ou services, les transports et la mobilité maîtrisée, la santé et la satisfaction au travail (réduction des nuisances sonores et de l’exposition aux perturbateurs endocriniens), la qualité de l’air intérieur et la prévention des risques chimiques..

 

Loan Tranthimy

Source : Le Quotidien du médecin