L'hôpital de Saint-Lô (Manche) a suspendu, ce jeudi, la vaccination contre le Covid-19 de ses professionnels de santé lancée la veille, en raison de malaises chez les personnels vaccinés qui ont mis en difficulté le fonctionnement de plusieurs services. « La raison de la suspension, c'est qu'on a vacciné une cinquantaine de personnes hier et qu'on a une proportion de personnes qui n'était pas bien aujourd'hui, qui avait des symptômes du type fièvre et nausée. Cela nous met en difficulté quand on a des équipes entières qui sont vaccinées le même jour et qu'on a 15 % de l'équipe qui a des symptômes post-vaccin », a indiqué la chargée de communication de l'hôpital, Mélanie Cotigny.
« Une petite dizaine » de professionnels sur la cinquantaine vaccinée a présenté ce type de symptômes. « On a repris l'intégralité de nos plannings pour pouvoir mieux disperser la vaccination entre services et on devrait reprendre avant le week-end», a ajouté Mélanie Cotigny.
« Ce n'est pas très grave mais par exemple, on avait vacciné tous nos kinés et du coup on n'avait que la moitié de l'équipe aujourd'hui », a-t-elle expliqué, en précisant que la proportion de personnes vaccinées ayant des symptômes « ne se répartit pas forcément de la même façon » d'un service à l'autre.
La chargée de communication confirme que l'hôpital a été pris de court : « on a eu plutôt moins d'effets secondaires sur les Pfizer - sur Moderna on a moins de recul - mais le labo AstraZeneca annonçait 12 à 15 % d'effets secondaires sur cette vaccination. Donc on le savait, mais on ne l'a pas anticipé de cette manière-là ».
149 déclarations rapportées à l'ANSM
Selon les chiffres publiés jeudi soir par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), 149 déclarations de pharmacovigilance ont été rapportées entre le 6 et le 10 février avec le vaccin AstraZeneca. Ils mentionnent « des syndromes grippaux souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures ou céphalées) », la plupart rapportés chez des professionnels de santé d'âge moyen de 34 ans. Ceux-ci représentent 1,49 % des quelque 10 000 personnes vaccinées sur la période.
Interrogé ce vendredi matin sur France Info, le Pr Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, a appelé à la vigilance. « C'est un signal et tout doit être pris au sérieux, analysé ». Et le PU-PH de poursuivre : « on sait que dans les 48 heures qui suivent une vaccination on peut avoir des réactions de ce type. Ce qui surprend un tout petit peu c'est qu'apparemment, il semble y en avoir un peu plus qu'attendu. »
Or, ce « petit excès » n'a pas été constaté dans les 21 autres pays qui utilisent le même lot de vaccin. Sans alarmisme, le responsable insiste sur la nécessité « d'en savoir un peu plus » et pointe le fait que « les chiffres ne sont pas encore suffisants ». En attendant, il approuve la recommandation de l'ANSM qui consiste à « étaler dans le temps la vaccination dans un même établissement » pour éviter la situation qu'a connu l'hôpital de Saint-Lô.
Effets secondaires vaccin AstraZeneca : "On sait que dans les 48 heures qui suivent, il peut y avoir des symptômes grippaux (...) L'ANSM recommande d'espacer, et non pas d'interrompre, la vaccination pour les professionnels de santé", explique Alain Fischer pic.twitter.com/KEm6WCqC5H
— franceinfo (@franceinfo) February 12, 2021
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes