Nouveau rebondissement dans la grève des médecins « résidents » algériens (c'est-à-dire en cursus de spécialisation après un concours, à l'instar des internes en France). Les jeunes médecins ont finalement choisi de poursuivre leur mouvement de contestation, n'ayant aucun signe d'ouverture du ministère.
Les résidents avaient annoncé le 27 mai la levée de la grève des gardes à partir du 3 juin à condition que les négociations avec le ministère de la Santé soient « fructueuses » mais ces négociations n'ont pas eu lieu avant la date butoir, assure dans un communiqué le collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA).
Le collectif précise qu'il continue son mouvement de protestation en « attendant de trouver des solutions pérennes ». Il appelle « l'ensemble des résidents à rester mobilisés ».
L'épine du service civil
Le mouvement entamé il y a six mois par ces médecins en formation s’est durci fin avril lorsque le collectif a choisi de suspendre les gardes hospitalières.
Les jeunes médecins réclament la fin de l'obligation de service civil, qui les contraint (une fois diplômés) à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées, en plus du service militaire d'un an obligatoire pour tous les hommes en Algérie.
Début avril, les jeunes ont rejeté des propositions du gouvernement, dont la déduction de la durée du service militaire de celle du service civil, une prime en fonction de la zone d'affectation ou encore la fourniture d'un logement individuel dans les zones éloignées.
Par ailleurs, le collectif dénonce certains agissements dans plusieurs services hospitaliers « à savoir l'imposition d'ultimatum et de délais aux résidents afin de rejoindre les services, et la menace de non-validation de l'année voire l'exclusion en cas de non obtempération ».
Actuellement, les résidents sont rémunérés, selon le CAMRA, entre 50 000 et 63 000 dinars algériens par mois, soit entre 363 et 458 euros (le salaire moyen est de 240 euros environ). Pour une garde de 16 heures à 8 heures le lendemain, ils sont payés entre 2 800 et 3 400 dinars (soit 20 à 24 euros).
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