Le centre hospitalier Guillaume-Régnier (CHGR) de Rennes, spécialisé en psychiatrie, est entré ce lundi dans sa quatrième semaine de grève, à l'appel du syndicat Sud-Santé, qui proteste contre « la dégradation des conditions de travail » du personnel et des « conditions d'accueil des patients ».
Depuis le 7 novembre, les grévistes se relaient jour et nuit, du lundi au vendredi, sous une tente dressée devant l'accueil de l'établissement, pour dénoncer une « situation inacceptable » à leurs yeux.
« Manque de lits, burn-out, manque d'agents pour assurer les soins en sécurité », pointe notamment du doigt Sud-Santé, citant les exemples de « patients accueillis sur des chaises pendant des heures » ou de « chambres dont la température est tellement froide que même quatre couvertures ne suffisent pas à se réchauffer ».
« On subit de plein fouet les politiques d'austérité. Et au-delà de l'épuisement professionnel des agents, c'est la qualité des soins qui est attaquée », souligne Jacques Mény, secrétaire de Sud-Santé pour l'établissement.
« Une amélioration de la situation », plaide la direction
La direction affirme de son côté mener depuis plusieurs années « un travail de fond sur le processus d'admission des patients pour améliorer la gestion des lits ». Des efforts qui auraient permis selon elle « une amélioration de la situation ».
Le directeur de l'établissement rennais, Bernard Garin, reconnaît cependant devoir composer avec un « contexte budgétaire extrêmement serré ». « Notre dotation annuelle de fonctionnement est stable depuis trois-quatre ans alors que les charges de personnel augmentent. Et à cela s'ajoute le gel des crédits gouvernementaux », indique-t-il.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé mardi dernier, lors d'une rencontre avec la presse à Paris, que la « santé mentale » était un « sujet majeur » souvent oublié « des différents plans ».
Elle a dit « réfléchir à un plan psychiatrie » et doit organiser prochainement « un premier débat avec l'ensemble des représentants » du secteur pour « discuter de l'avenir parce qu'(elle) en fai(t) une priorité au ministère ».
Des mouvements de grève semblables à celui de Rennes ont eu lieu ces derniers mois, notamment dans des hôpitaux psychiatriques d'Allonnes (Sarthe), Amiens (Somme), Bourges (Cher) et Cadillac (Gironde).
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