Une poignée de députés de divers horizons appelle au retrait des dispositions relatives à l’extension de l’obligation vaccinale prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018.
« Pour bien voter sur un sujet aussi sensible et fondamental, on a besoin de temps afin d’entendre toutes les parties prenantes, y compris celles défavorable à la vaccination », justifie Blandine Brocard, députée du Rhône de la République en marche (LREM). Le projet de loi prévoit de passer de 3 à 11 vaccins obligatoires, en ajoutant dès le 1er janvier 2018, les 8 vaccins actuellement recommandés (coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, infection invasive à Hæmophilus influenzae de type B, infection invasive contre le méningocoque C, infection à pneumocoque et hépatite B).
« Le calendrier parlementaire rend difficile, voire impossible un débat qui rende compte des enjeux », considère la députée de la majorité qui se dit prête à voter contre la mesure si celle-ci devait perdurer dans le PLFSS. « Ce sujet n’a jamais figuré en tant que tel dans le programme d’Emmanuel Macron », souligne-t-elle.
Contestation limitée
Pour l’heure, Jacqueline Dubois et Éric Alauzet sont les deux autres députés de la majorité présidentielle qui s’opposent à cette intégration d’extension de l’obligation vaccinale dans le budget de la Sécurité sociale.
« On commence les démarches et je suis certaine qu’un certain nombre de parlementaires vont nous rejoindre », espère Blandine Brocard. Caroline Fiat, députée « France Insoumise » de Meurthe-et-Moselle et Didier Quentin, député « Les Républicains » de la Charente Maritime se sont par ailleurs ralliés à cet embryon de mouvement contestataire sur ce sujet au sein de la majorité. Blandine Brocard a pu aussi apprécier le soutien de la députée européenne Michèle Rivasi - opposante notoire de la mesure - qui s’est « greffée » au point presse du jour à l’Assemblée nationale.
Cavalier législatif
« Le fait d’intégrer cette obligation dans un projet de loi de financement de Sécurité sociale apparaît comme un cavalier législatif atypique », considère-t-elle. « On demande un moratoire car on ne veut pas de vote lors du PLFSS », martèle la députée européenne qui réclame en filigrane la fin pure et simple de l’obligation vaccinale, laquelle « ne peut plus être le seul principe de prévention en santé publique ».
Également présente au côté de la députée Blandine Brocard, Laurence Cohen, sénatrice PC/FG du Val-de-Marne, qui soutient cette idée de moratoire dans l’attente d’études plus poussées pour rassurer l’opinion sur la sécurité des vaccins, notamment s’agissant des adjuvants aluminiques.
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