Lutte contre l'isolement des aînés, solutions de répit pour les aidants, financement de véhicules pour les aides à domicile… : le gouvernement présentera cette année de nouvelles mesures en faveur du grand âge, a annoncé mardi le ministre des Solidarités et de l'Autonomie, Jean-Christophe Combe. « Certains attendaient simplement une loi, nous serons plus ambitieux que cela », a-t-il avancé lors de la présentation des conclusions du Conseil national de la refondation (CNR) sur le « bien vieillir ». Le ministre compte utiliser les contributions des ateliers citoyens pour « nourrir directement » la réforme.
Carte professionnelle pour les aides à domicile
Dans l'immédiat, la proposition de loi présentée par la majorité présidentielle pour bâtir la société du bien vieillir (en première lecture à l’Assemblée nationale du 11 au 13 avril), constituera la première brique. Ce texte prévoit de faciliter le repérage des personnes âgées isolées, en autorisant les échanges de données entre les mairies et les services sociaux et sanitaires. Il propose également un dispositif pour mieux signaler les cas de maltraitance, mais aussi une carte professionnelle pour les aides à domicile, censée « faciliter leur travail au quotidien ».
Dans un deuxième temps, le gouvernement proposera fin mai un plan d’action qui reprendra des mesures « qui ne relèvent pas de la loi », en tenant compte des propositions issues du CNR.
Elles seront enfin complétées par des mesures financières inscrites dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Le gouvernement souhaite en particulier réduire le reste à charge des résidents en maison de retraite, a précisé le ministre lors d'un point presse. « Je veux construire une offre accessible », ce qui suppose des tarifs mieux adaptés « aux réelles capacités contributives » des familles, a dit Jean-Christophe Combe.
Simplifier la vie des aidants
La réforme aura vocation à « simplifier la vie de ceux qui entourent les personnes âgées », ambitionne le ministre. Les ateliers du CNR ont insisté à cet égard sur les conditions de travail des aides à domicile, la nécessité de « simplifier drastiquement » les formations mais aussi le besoin de relayage des aidants (dispositif qui vise, en cas d'absence de l'aidant, à restreindre l'ampleur des changements d'habitude de la personne en perte d'autonomie à son domicile).
Le gouvernement souhaite aussi accorder la priorité au repérage de l’isolement social et à la perte d’autonomie. Là encore, il s’appuiera sur les contributions du CNR, à l’image des crèches intergénérationnelles qui permettent de « créer des temps de rencontre communs entre résidents et enfants ». Citées aussi, les maisons témoins (du centre communal d'action sociale) qui sensibilisent les seniors, les familles et les professionnels aux enjeux du maintien à domicile.
La simplification de l’accès aux services publics et à l’offre à destination des personnes âgées est un autre enjeu. Le ministre ambitionne de mettre en place avec les départements un « service public local de l’autonomie ». Ce guichet unique devra « organiser des réponses claires » : numéro unique, points physiques d’information, réponse coordonnée sur le parcours. De nouvelles formes d’habitats intermédiaires sont à l'étude notamment « ceux qui permettent la mixité des publics et l’intergénérationnel ».
La FHF veut 100 000 postes de professionnels d'ici à 2030
Sans attendre, la Fédération hospitalière de France (FHF) a réclamé à nouveau de son côté une réforme très ambitieuse, prévoyant surtout la programmation « pluriannuelle de ressources supplémentaires » pour la branche autonomie. Elle milite pour le financement de « 100 000 postes supplémentaires de professionnels d’ici à la fin de la décennie » et la création de 10 000 solutions nouvelles d’accompagnement par an. Autres priorités pour la FHF : la généralisation d’un programme de détection des fragilités et la reconnaissance d’un droit opposable à la prévention de la perte d’autonomie. La simplification de la tarification des Ehpad est aussi souhaitée grâce à « la fusion des sections tarifaires dépendance et soin ».
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