Mobilisés depuis deux mois dans une grève dure, les salariés du centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes (CHGR) ont décidé ce mardi de suspendre le mouvement, à la suite d'une rencontre avec le ministère de la Santé et du déblocage d'une aide d’1,6 million d’euros.
« Outre l’annonce du déblocage d’un million et demi d’euros, cette rencontre a permis au ministère de reconnaître pleinement et activement notre mouvement », a annoncé le syndicat Sud Santé Sociaux devant une cinquantaine de personnes, réunies ce mardi lors de la dernière assemblée générale du mouvement. Depuis plus de deux mois, les salariés du troisième plus grand hôpital psychiatrique de France réclamaient des moyens financiers, l’ouverture de vingt lits supplémentaires et la création de quinze nouveaux postes. Mais depuis vendredi, le barnum sous lequel se relayaient jour et nuit les grévistes a disparu.
Si les salariés n’ont pas obtenu gain de cause sur toutes leurs revendications, ils ont néanmoins décidé de suspendre le mouvement. « Au bout de huit semaines, cela devient terriblement épuisant de tenir le barnum, mais le mouvement ne s’éteint pas », annonce Anne, infirmière au centre hospitalier. Et pour cause, les salariés ne savent pour l’instant pas précisément comment la dotation va être dépensée.
« On sait seulement qu’une bonne partie est destinée à l’aménagement immobilier », indique Goulven, un représentant de Sud Santé Sociaux.
À l’hôpital, les personnels continuent à dénoncer des conditions de travail qui peuvent conduire à la maltraitance des patients. « Le week-end, nous sommes trois personnes en charge de 26 patients, ce n’est pas gérable, il nous faut du personnel et des lits supplémentaires », se désole Fabrizio, aide-soignant.
Aucune certitude sur l'ouverture de nouveaux lits
De son côté, la direction tient à minimiser l’impact du mouvement social sur les crédits reçus. « Il ne faut pas tout confondre, les 875 000 euros destinés à la réalisation de projets immobiliers étaient déjà prévus, certains depuis 2011, précise Anaïs Jehanno, directrice adjointe du CHGR. Les crédits alloués sur la partie dialogue social ne concernent qu’une part des 520 000 euros issus du dialogue de gestion avec l’ARS. »
Si une partie de cet argent a vocation à renforcer le pool de remplacement, rien n’est prévu concernant l’ouverture de nouveaux lits. « Notre politique aujourd’hui est celle du développement de l’ambulatoire, par conséquent la question des lits n’est pas à l’ordre du jour », indique la directrice. C’est en février que sera négocié le renforcement du pool entre la direction et les salariés. D’ici là, les grévistes ne remonteront pas le barnum mais n’excluent pas de continuer à se réunir régulièrement s’ils n’obtiennent pas gain de cause.
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