« Les nouvelles sont plutôt rassurantes » sur le front de la grippe, même si l'épidémie n'est pas encore finie (avec un pic attendu à la fin de la semaine prochaine), a déclaré la ministre de la Santé Marisol Touraine ce 22 février, venue aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine (Paris) rencontrer les acteurs du dispositif de vigilance.
L'épidémie, qui couvre l'ensemble du territoire, est d'une virulence modérée, a-t-elle indiqué, sur la base des données de l'Institut national de veille sanitaire (InVS). Le virus de type B reste majoritaire (68 %). Au 17 février, le taux d'incidence national était de 316/100 000 consultations pour syndrome grippal, soit 206 000 nouveaux cas. « 20 % des consultations de SOS Médecins sont dues à la grippe », a ajouté la ministre.
Pas de tensions particulières à l'hôpital
L'InVS recense 4 326 passages aux urgences dont 233 hospitalisations pour grippe (contre 30 000 passages et 3 133 hospitalisations l'an passé). En proportion, ce sont 2 % des passages aux urgences qui sont liées à la grippe. « Il n'y a pas de tensions particulières » sauf exceptions locales, a commenté Marisol Touraine.
À Saint-Antoine, le responsable du pôle Urgences et aval, le Pr Dominique Pateron, confirme. « Nous étions en tension forte il y a 2-3 semaines, une situation classique en hiver (avec des décompensations cardio-vasculaires des sujets âgés par exemple), mais cela n'était pas forcément lié ni conjugué à la grippe, qui est arrivée plus tardivement », témoigne-t-il.
Vaccination toujours insuffisante, notamment chez les paramédicaux
Le taux de vaccination de la population cible (+ de 65 ans, femmes enceintes, personnes en ALD ou avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40) est de 47 %, contre 46 % en 2015, a indiqué François Bourdillon, directeur général de l'InVS. « On constate une baisse de 13 points par rapport à 2008 », ajoute-t-il.
Les acteurs du dispositif ont déploré une faible couverture du personnel paramédical, avec notamment des phénomènes de rumeurs et un manque de confiance dans les médecins. À Saint-Antoine, les deux tiers des médecins des urgences sont vaccinés. « C'est moins chez les soignants », constate le Pr Pateron.
La ministre de la Santé a rappelé l'importance de la vaccination pour soi-même et les autres, qui est toujours recommandée jusqu'au 29 février.
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
À la mémoire de notre consœur et amie