Honoraires : malgré la rallonge de la CNAM, le compte n'y est pas pour les médecins

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Publié le 13/07/2016
NEGOS

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Crédit photo : S. TOUBON

Les syndicats de médecins libéraux restent sur leur faim après les nouvelles propositions présentées ce mercredi en séance de négociation conventionnelle par l'assurance-maladie. 

Les principales pistes de revalorisation des actes de spécialistes correspondants ou consultants (C2 porté à 48 euros, hausse de la majoration de coordination des spécialistes —MCS – et de celle des généralistes – MCG – à hauteur de 5 euros) ne sont pas de nature à emporter la signature d'un accord la semaine prochaine, selon plusieurs syndicats.

Le Dr Éric Henry, président du SML, qui a quitté rapidement la séance du jour après avoir pris connaissance des nouvelles offres de la CNAM, a estimé qu'il s'agissait de « petites modifications ». Il a toutefois reconnu que « tout mouvement est positif », saluant l'ouverture de l'assurance-maladie sur plusieurs sujets : la reconnaissance de la télémédecine dans la convention, la révision possible du tarif des visites et la création d'une consultation spécifique pour les personnes atteintes d'un handicap mental sévère.

Le C à 25 euros en deux temps ne passe toujours pas

La revalorisation programmée en deux temps et à des échéances lointaines de la consultation de base (à 24 euros au 1er avril 2017 puis à 25 euros au 1er avril 2018) pour les généralistes à tarifs opposables demeure un casus belli pour la CSMF et MG France. 

« Nous ne signerons pas si le calendrier de la hausse du C ne bouge pas et si la revalorisation s'effectue en deux fois, assume le Dr Claude Leicher. Le président de MG France estime que les propositions du jour « ne changent rien à l'affaire » : « En l'état, ce texte ne peut pas être signé. »

La CSMF, qui avait carrément décidé de boycotter la réunion du jour pour dénoncer l'absence de la moindre avancée structurante, affiche son mécontentement. « Les propositions du directeur sont très largement insuffisantes et inacceptables en l'état », affirme son président le Dr Jean-Paul Ortiz. La hausse de la MCS ou le passage du C2 à 48 euros ont un goût de trop peu. « Nous réclamons toujours le C = CS = 25 euros, martèle le Dr Ortiz, et voulons que le C2 reste corrélé au C. » Selon le patron de la CSMF, « la copie reste inachevée » pour les spécialistes, notamment les spécialistes techniques.

Le directeur de la CNAM devrait formuler de nouvelles propositions aux syndicats d'ici à lundi prochain, avant le marathon des 19, 20 et 21 juillet.

Et pour les spécialistes des blocs ?

Le BLOC, qui représente les spécialistes des plateaux techniques lourds, espère lui aussi des « propositions concrètes » sur les actes techniques avant cette échéance. « Nous sommes prêts à travailler pendant trois jours la semaine prochaine mais pas sous pression, précise le coprésident du syndicat, le Dr Philippe Cuq. Si les propositions sont claires et intéressantes, nous réunirons notre conseil d’administration et nous pourrons ensuite signer la convention. Sinon, il faudra faire sans nous. »

Absent de la séance du jour mais représenté par une délégation technique, le patron de la FMF estime que l’augmentation de la MCS et de la MCG n’est que « symbolique », étant « loin de rattraper l’inflation »« Le secteur opposable doit être revalorisé tout comme les médecins correspondants, déclare le Dr Jean Paul Hamon. Nous ne sommes pas dans une lutte entre généralistes et spécialistes, tous les médecins sont dans le même bateau, nous irons jusqu’au bout de la négo et nous verrons si une signature est possible. »

En cas d'échec et de règlement arbitral, Nicolas Revel s’expose à un mouvement de protestation en septembre, assure-t-il. 


Source : lequotidiendumedecin.fr