« Notre décision de signer s'explique par trois raisons. Pour la première fois dans l'histoire de la convention, il y a des mesures non négligeables pour les chirurgiens, les gynéco-obstétriciens et les anesthésistes, comme la prise en compte des urgences de jour, l'extension des modificateurs J et K, ou encore l'OPTAM-CO. Il y a ensuite une explication syndicale : la loi de santé prévoit de supprimer le collège des plateaux techniques aux élections URPS, il nous paraît donc important d'être présent au sein du système. Le dernier aspect est purement politique. Nous étions leader dans l'opposition à la loi de santé et contre l'avenant 8. Pour changer les choses, il nous paraît désormais plus intéressant d'être dedans qu'en dehors. »
Dr Philippe Cuq, coprésident du BLOC
« La CSMF, qui est pourtant conventionniste, a refusé de signer pour deux raisons majeures. Cette convention est d'abord un élément du puzzle de la loi de santé si combattue par les médecins. Le conflit médical s'est enkysté… Mais la convention 2016 est aussi un texte profondément inégalitaire. La CNAM a priorisé les généralistes de secteur I pour construire le système de santé. Des spécialités entières ont été exclues ou reléguées et le secteur II stigmatisé. Ce faisant, on pénalise les praticiens et le système lui-même. La nouvelle hiérarchisation des consultations a été dénaturée. La CSMF va se projeter pour construire une autre politique de santé. Grâce à notre refus, le dossier de la médecine ne sera pas clos en 2017. »
Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF
« Nous avons signé car les objectifs que MG France s'était fixés ont été atteints. Premièrement, l'iniquité tarifaire entre les généralistes et les spécialistes est rattrapée et corrigée. Ensuite, la plateforme intersyndicale a été suivie sur un certain nombre de points comme l'amélioration de la couverture maternité, les quatre niveaux de consultation ou encore la révision des rémunérations forfaitaires. Enfin, l'investissement total d'1,3 milliard d'euros est du jamais vu dans une convention et les trois quarts des sommes disponibles sont pour les médecins généralistes ! Seule l'augmentation du C en deux temps bloquait notre signature, mais la situation a basculé lors de la dernière séance, lorsque la CNAM a décidé de l'augmenter en une seule fois, au 1er mai 2017. »
Dr Claude Leicher, président de MG France
Dr Éric Henry, président du SML« Ce qui a emporté la décision de voter contre la convention au sein du SML, ce sont les spécialistes de secteur I, abandonnés au bord de la route. C'est également l'iniquité tarifaire pénalisant à chaque fois le secteur II, qui ne pourra pas bénéficier du forfait patientèle par exemple. En somme, cette convention est marquée par la volonté affichée de ne valoriser que deux façons de travailler en médecine libérale : le secteur I – et en particulier le médecin traitant – et les chirurgiens obstétriciens qui ont obtenu l'OPTAM-CO. Tout le reste de la médecine libérale a été sacrifié pour ces deux catégories de praticiens. C'est pour cela qu'il y avait beaucoup de mécontents dans notre base syndicale. »
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