L'ex-directeur de Turing, Martin Shkreli, s'est montré fidèle à sa réputation de « bad boy », en refusant jeudi de répondre aux questions de parlementaires américains sur la hausse vertigineuse du prix de médicaments fabriqués par son groupe pharmaceutique.
« Sur les conseils de mon avocat, je ne ferai pas de déclaration liminaire », a déclaré d'entrée de jeu le patron de 32 ans plantant ainsi le décor de la scène retransmise en direct sur les chaînes de télévision et qui s'est jouée dans une salle du Congrès américain prise d'assaut par les médias.
Les parlementaires démocrates et républicains ont mis sur le gril celui qui est considéré depuis quelques mois comme l'homme le plus détesté des États-Unis, et qui a été inculpé depuis décembre pour fraude dans une affaire liée à d'autres sociétés.
De 13,50 à 750 dollars pour un comprimé
En septembre, Turing Pharmaceuticals, fondé par Martin Shkreli en février 2015, avait fait passer le prix d'un comprimé de Daraprim, un médicament utilisé contre le paludisme et des co-infections du sida, de 13,50 à 750 dollars du jour au lendemain.
« Je connais une malade qui n'a pas de revenus mais a besoin de Daraprim pour survivre, que lui dites-vous ? », attaque un parlementaire, enclenchant les hostilités. « Sur les conseils de mon avocat, j'invoque le cinquième amendement et je vais (donc) décliner respectueusement de répondre à votre question », lui a rétorqué Martin Shkreli.
Sourire narquois, parfois arrogant, il va répéter la même phrase pendant quasiment cinq minutes à toutes les questions.
Les élus n'ont pu cacher leur exaspération. L'un d'entre eux a ainsi demandé au chef d'entreprise s'il prononçait correctement son nom. « Oui monsieur », a alors répondu l’intéressé. « Vous voyez que vous pouvez bien répondre aux questions », a alors ironisé l'élu.
L'audition s'est achevée sans que Martin Shkreli n'ait donné une quelconque autre réponse.
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