La MSA face au défi de la détresse des agriculteurs

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Publié le 27/06/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Au bout de deux ans de crise agricole, la MSA doit adapter les mesures d'urgence mises en place pour assurer l'aide aux agriculteurs en détresse, dans un contexte financier contraint. « Les agriculteurs sont dans un contexte compliqué depuis deux ans avec des crises permanentes », résume Pascal Cormery, président de la Mutualité sociale agricole (MSA). Il s'attend à ce que plus de la moitié des agriculteurs affichent des revenus en dessous des 350 euros par mois en 2016.

Conséquence de cette érosion des revenus, la MSA assiste à une hausse importante des demandes de prime d'activité – 254 000 demandes en juin 2017 pour 1,2 million de cotisants – mais également des demandes de CMU-C. En 2016, le nombre de bénéficiaires de la CMU-C (137 814 personnes) a ainsi bondi de 8,4 % par rapport à l'année précédente, et celui des bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) (62 823 personnes) de 13,5 %.

Face à cet afflux inattendu et à « une absence totale de moyens supplémentaires », le régime agricole est en train de résorber les stocks de 2016 alors que la MSA s'est engagée à supprimer 1 300 emplois et à baisser ses dépenses de 15 % d'ici à 2020.

300 appels par mois pour burn out

La MSA a aussi enregistré une hausse importante du nombre d'appels à la permanence de prévention du suicide Agri'écoutes – 300 appels par mois en 2016 – et s'interroge sur la professionnalisation du service pour augmenter le taux de réponse.

Le service de financement du remplacement des agriculteurs en situation de surmenage, appelé « aide au répit » et doté d'un budget de 4 millions d'euros, a démarré avec 600 bénéficiaires (pour 900 000 euros). Cette aide permet à un agriculteur en détresse de se présenter à la MSA avec un certificat médical ou de rencontrer un travailleur social. Après évaluation, un plan d’action est construit qui permet l’intervention d’un service de remplacement, financé pendant sept à dix jours par la MSA, avec un renouvellement possible. Plus de 1 000 nouveaux bénéficiaires potentiels ont été ciblés. « Nous espérons que d'ici la fin de l'année, nous aurons dépensé cette enveloppe de 4 millions », a assuré Pascal Cormery.

(Avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr