À LA DEMANDE de la Direction générale de la santé, le Comité technique des vaccinations (CTV) a de examiné la question, régulièrement soulevée, de l’introduction du vaccin antiméningocoque C dans le calendrier vaccinal.
Sur la base d’une analyse des données épidémiologiques, de la balance bénéfice/risque et du rapport coût/efficacité, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a adopté, lors des séances du 24 avril et du 26 juin derniers, de nouvelles recommandations, publiées en ligne sur son site (hcsp.fr).
Le HCSP recommande désormais la vaccination systématique des nourrissons âgés de 12 à 24 mois avec une seule dose de vaccin méningococcique C conjugué. Les 3 vaccins actuellement sur le marché peuvent être utilisés indifféremment (Meningitec du laboratoire Wyeth Pharmaceuticals France, Menjugate de Novartis, Neisvac de Baxter).
Durant la période initiale de mise en place de cette stratégie et en attendant son impact optimal par la création d’une immunité de groupe, le Haut Conseil recommande par ailleurs « l’extension de cette vaccination systématique jusqu’à l’âge de 24 ans révolus selon le même schéma vaccinal à une dose ». Cette stratégie devra être de nouveau réévaluée, tout comme la nécessité d’un rappel à l’adolescence en fonction des données de surveillance en France et dans les pays qui ont déjà introduit cette vaccination.
Couverture vaccinale élevée.
Les nouvelles recommandations devront être accompagnées d’une série de mesures destinées à assurer l’obtention rapide d’une couverture vaccinale élevée : actions de communication ; maintien et renforcement de la surveillance de l’incidence des IIM C (infections invasives à méningocoques de sérogroupe C), notamment chez le jeune enfant ; évaluation de la couverture vaccinale. En effet, la réussite du programme est conditionnée à la mobilisation de tous les acteurs.
Dans son précédent avis (octobre 2002), le Comité technique des vaccinations avait considéré le fait que le taux national des IIM C était un des plus faibles d’Europe. Les souches du groupe C ne représentent que de 25 à 30 % des IIM, avec un taux annuel de cas notifiés par la déclaration obligatoire de 175 entre 2003 et 2008.
Jusqu’au dernier calendrier vaccinal (2009), la vaccination était recommandée uniquement pour les groupes à risque (sujets contacts d’un cas d’IIM C), enfant souffrant de déficit en fraction terminale du complément en properdine, ou ayant une asplénie anatomique ou fonctionnelle, sujets vivant dans les zones délimitées où l’incidence du méningocoque du sérogroupe C).
Contrairement à 2002, du fait de l’impact des stratégies de vaccination universelle mises en place dans plusieurs pays occidentaux (Royaume-Uni, Espagne, Hollande), la France a désormais un des taux d’incidence les plus élevés en Europe. Cette observation figure parmi les arguments qui ont contribué au changement de stratégie décidé par le HCSP. La perspective de la survenue prochaine d’une pandémie grippale en est un autre. L’association spatiotemporelle entre les infections invasives à méningocoques et la grippe est un fait établi : les épidémies de grippe sont suivies, avec un décalage de quelques semaines, d’une augmentation de l’incidence des IIM et de la fréquence des purpura fulminans et de la létalité.
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