Le registre des tumeurs de l'Hérault (RTH) et l'Association régionale de recherche et de consensus en onco-urologie (Arcou) ont annoncé le 8 novembre dernier, la création du premier registre français des tumeurs onco-urologiques. Baptisé Rhésou (acronyme de registre Hérault spécialisé en onco-urologie), ce registre promet de compiler les données spécifiques à ce type de tumeurs qui concerne plus d'un cancer sur cinq.
« 8 083 nouvelles tumeurs (invasives et pré-invasives) ont été diagnostiquées en 2014 chez les habitants de l’Hérault, dont 1 731 tumeurs urologiques et des organes génitaux masculins. Ces dernières tumeurs représentent donc désormais 21,4 % de l’ensemble des tumeurs observées dans le département », explique-t-on à l'Institut du cancer de Montpellier, qui abrite le RTH.
« Le taux de tumeurs urologiques observées dans l'Hérault n'est pas plus important ici qu'ailleurs. C'est en cela que ce territoire est un bon miroir de la situation nationale », explique le Pr David Azria, médecin à l'ICM et président du registre des tumeurs de l'Hérault. La création d'un registre spécialisé pour les cancers masculins, comme il en existe pour les cancers digestifs dans le Calvados, le Finistère et la Côte d'Or ; gynécologiques (Côte d'Or) ; ou encore hématologiques (Gironde, Normandie), est une première.
Personnaliser les traitements
« L'enjeu pour nous est, à terme, de pouvoir davantage personnaliser les traitements mais également les dépistages. Je ne suis pas un fan des dépistages systématiques car ils génèrent de l'angoisse parfois inutile. En connaissant mieux les facteurs de risques analysés grâce à un traitement des données, nous pourrons apporter une réponse plus adaptée à la situation de chaque patient », veut croire la Pr Azria.
Une dizaine d'hôpitaux publics et cliniques privés ou mutualistes traitent aujourd'hui dans l'Hérault des patients atteints d'un cancer. Tous sont amenés à participer à l'écriture du registre spécialisé. « En plus des données déjà enregistrées dans le registre général, nous pousserons plus loin dans le recueil des données épidémiologiques, d'imagerie, de comorbidités, de survie, de récidive éventuelle ou d'antécédents familiaux », poursuit le Pr Azria qui est cancérologue-radiothérapeute au sein de l'ICM et, par ailleurs, président du groupe de Recherche et développement en radiothérapie oncologique UNICANCER.
Le registre spécialisé, qui a nécessité des moyens pour sa programmation et devrait coûter environ 70 000 euros en coût de fonctionnement, bénéficie du soutien de l'ICM et de son unité de biométrie qui est le centre de traitements des données du cancer pour l'ensemble des centres français UNICANCER. Les premières données patients du registre spécialisé sur les cancers masculins devraient être recueillies au premier trimestre 2018.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes