Les hôpitaux vénézuéliens souffrent toujours plus des pénuries, avec 88 % des médicaments et 79 % du matériel chirurgical désormais manquants, selon une étude publiée le 19 mars par le Parlement, contrôlé par l'opposition, et une ONG.
« Les Vénézuéliens vont à un hôpital et ils doivent tout acheter [...]. Il y a une pénurie de 84 % des cathéters et des sondes, qui sont des fournitures basiques de n'importe quel hôpital », a dénoncé le député et médecin José Olivares lors d'une conférence de presse, en présentant les résultats de cette enquête nationale sur les hôpitaux.
Le rapport, réalisé lors des dix premiers jours de mars par l'Assemblée nationale et l'ONG Médicos por la Salud, a également montré que 94 % des services de radiographie ne fonctionnent pas, tout comme 97 % de ceux de tomographie.
Chute des cours du pétrole et mauvaise politique économique
« Par manque d'agents réactifs, 100 % des laboratoires du pays ne fonctionnent pas correctement, 79 % des hôpitaux ont des problèmes d'approvisionnement en eau et 54 % des blocs chirurgicaux ne fonctionnent pas », a affirmé le Dr Olivares. Le député a appelé l'armée, principal pilier du président Nicolás Maduro, à venir « voir la réalité des hôpitaux ».
L'étude a été menée dans 104 hôpitaux publics et 33 privés, dans 21 des 23 États du pays ainsi que dans la capitale Caracas.
Le président Maduro refuse l'offre de la Colombie voisine de mettre en place un canal humanitaire afin de pallier le manque de médicaments. Il assure par ailleurs que son gouvernement fait son possible pour contrer la pénurie, due selon les experts à la chute des cours du pétrole, unique richesse du pays, et une mauvaise politique économique.
En mai 2017, les médecins vénézuéliens avaient manifesté en masse à Caracas contre le président pour dénoncer l'effondrement économique. Des pénuries de médicaments étaient déjà signalées par les ONG.
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