LA ROUGEOLE dont l’incidence avait considérablement diminué grâce à la vaccination des nourrissons instaurée en 1983 est revenue sur le devant de la scène en 2008 et n’a cessé de progresser depuis. Au total, depuis janvier 2008, plus de 22 000 cas de rougeole ont été déclarés et cette déclaration ne reflète qu’une partie de la réalité. La répartition des cas par tranche d’âge a également évolué. La rougeole qui était classiquement une maladie de l’enfance touche aujourd’hui beaucoup plus fréquemment les adultes de plus de vingt ans (38 % des cas) et les nourrissons de moins de 1 an (8 %), trop jeunes pour être vaccinés et exposés, comme les adultes, aux formes graves de la maladie. Face à cette situation liée à une insuffisance de la couverture vaccinale, les autorités de santé ont recommandé début 2011 que toute personne née depuis 1980 aient reçu au total deux doses de vaccin Rougeole Rubéole Oreillons (RRO) : soit deux doses séparées d’un intervalle minimum d’un mois pour ceux qui n’ont jamais reçu le vaccin, soit un rattrapage de la deuxième dose pour ceux qui n’ont eu qu’une dose auparavant (la deuxième dose est nécessaire pour protéger les 5 à 10 % de personnes qui ne répondent pas à la première). Une dose de vaccin RRO est également recommandée pour toutes les personnes nées avant 1980 non vaccinées et sans antécédents de rougeole et exerçant des professions de santé ou en charge de la petite enfance.
Pour la rubéole, dont on connaît les risques d’embryopathie lorsqu’elle est contractée durant la grossesse, une vaccination immédiatement après l’accouchement est préconisée chez les femmes dont la sérologie prénatale est négative ou inconnue.
Les jeunes nourrissons contaminés par leurs parents.
Depuis quelques années on observe une recrudescence de la coqueluche chez les nourrissons de moins de 6 mois et chez les adolescents et les adultes qui ont perdu l’immunité conférée par le vaccin ou la maladie. Les parents sont ainsi les premiers contaminateurs des petits nourrissons ; ceux-ci sont exposés aux formes sévères de la maladie nécessitant pratiquement toujours à cet âge une hospitalisation, parfois en réanimation. Depuis 2008, la vaccination coqueluche est recommandée pour tous les adultes qui n’ont pas eu de vaccin coqueluche depuis plus de dix ans. Elle peut se faire à l’occasion du rappel diphtérie (d) tétanos (T) poliomyélite (Polio) prévu à 26-28 ans, en utilisant le vaccin combiné diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche acellulaire (dTcaPolio). On estime actuellement qu’une seule dose de vaccin dTcaPolio suffit au cours de la vie adulte. Les rappels décennaux ultérieurs se feront donc uniquement avec les valences dTPolio. La vaccination contre la coqueluche est également recommandée chez les adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou années à venir et qui n’ont pas été vaccinés dans les dix dernières années. À l’occasion d’une grossesse, ce rappel peut être fait chez le père et la fratrie ; chez la mère, la vaccination peut être réalisée dans le post-partum immédiat, même en cas d’allaitement. L’intervalle entre une vaccination dTPolio et une vaccination dTcaPolio peut être, si nécessaire, ramenée à deux ans.
Également dans l’objectif d’une protection de l’enfant, le vaccin contre la grippe est recommandé pour l’entourage familial des nourrissons de moins de six mois présentant des facteurs de risque de grippe grave, notamment les prématurés et les enfants atteints de certaines affections, cardiaques, pulmonaires, neuromusculaires…
Enfin, la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), qui est recommandée à l’âge de 14 ans, peut être réalisée entre 18 et 23 ans chez les femmes n’ayant pas eu de rapports sexuels ou au plus tard dans l’année suivant le début de leur vie sexuelle.
Référence : « Le calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales ». Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire n° 10-11, 22 mars 2011.
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