Ce n’est pas la première fois que la question est posée. À chaque tentative de réforme de la santé, des voix s’élèvent en effet pour s’inquiéter de la mainmise croissante des pouvoirs publics sur le secteur. Le plan Macron santé 2022 n’échappe pas à ces interrogations. D’autant qu’il a été précédé d’une suppression des cotisations maladie, dont le remplacement par une hausse de la CSG ravive les craintes d’un renforcement de la tutelle de Bercy sur l’assurance maladie.
Étatisation ? Difficile pourtant de trancher, tant les 54 mesures du dispositif annoncé paraissent diverses. La plupart tenant sans doute plus d’un solide pragmatisme que d’une vraie idéologie. Tout au plus observera-t-on que le plan Macron ne touche pas aux agences régionales de santé, pas plus qu’il ne remet en cause leurs « préfets sanitaires », bras armés du ministère de la Santé sur le terrain. On ne touche pas davantage aux groupements hospitaliers de territoire, des GHT qui auront même vocation à s’ouvrir demain aux cliniques. Ajoutons que le développement du salariat en ville est assumé, que les assistants dont pourront disposer les médecins seront payés par la collectivité et que l’exercice en solo a vécu. Mais en même temps, le statut des PH gagne en souplesse et l’omnipotence des directeurs d’hôpital se voit concurrencer (un peu) par leur personnel médical.
Alors étatisation ? Pas si sûr. Même si la réforme impulsée procède à l’évidence d’une volonté d’intégration de tous les acteurs de santé. Doucement, mais sûrement l’idée d’un service public de la santé englobant tous les acteurs de santé est en train de s’imposer, dont les fameuses « CPTS » (communautés professionnelles territoriales de santé) pourraient être le fer de lance. Pour le meilleur ou pour le pire ? Cela dépendra en partie des soignants, tant le gouvernement semble compter sur eux.
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