En janvier 2018, 89 % des Français étaient favorables à une mort aidée, humainement choisie : bien mourir c’est encore un peu vivre. Pourquoi faudrait-il accepter de souffrir et faire souffrir inutilement ses proches quand, à l’évidence, il n’y a plus rien à faire ? Le patient, seul, peut fixer les limites acceptables. Qui sont ces médecins qui osent juger la souffrance des autres ? Ces praticiens incapables de se mettre à la place de celui qui souffre ? Nous accordons cette délivrance aux animaux mais pas à nous-mêmes. Le médecin ne doit pas imposer sa volonté au malade.
Il aura fallu le courage de Simone Veil pour que les femmes aient enfin le droit de disposer de leur corps ; mais plus de 40 ans après, le droit de disposer de sa mort reste encore aujourd’hui refusé aux Français. Est-il acceptable de devoir s’en remettre à la clandestinité pour pouvoir mourir dignement, comme autrefois l’IVG ? Qui pourrait se satisfaire de voir ses concitoyens s’exiler pour avoir le droit de choisir leur propre mort ? Il s’agit d’un soin, du dernier soin. Et comme l’ont écrit certains confrères, tous ensemble, soignants et soignés, nous devons demander à la France de permettre aux Français, si tel est leur désir, de bénéficier de l’euthanasie. Mourir n’est pas une option, tout le monde y sera confronté un jour ou l’autre, que ce soit dans les meilleures conditions possibles.
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