Le décret supprimant le déclassement lors du choix de stage des étudiants du troisième cycle dans le cas d'un « congé maternité, d'un congé de longue de durée ou de longue maladie », est paru ce vendredi 27 mai au « Journal Officiel ».
Ce texte, très attendu par les internes, prévoit la prise en compte de l'ancienneté des stages non validés dans le cursus du 3e cycle.
Une avancée saluée par le syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG). Actuellement, les étudiantes enceintes ont la possibilité d'opter pour un stage en surnombre validant, dans lequel elles s'engagent à rester quatre mois dans le service, ou non validant et dans ce cas n'obtiennent pas leur semestre.
« Le problème était qu'avec un semestre non validé après un congé maternité, l'étudiante choisissait son nouveau stage en dernier par rapport à sa promotion. Derrière des élèves qui ont été moins bien classés qu'elles aux ECN. C'était discriminant », témoigne Bernadette Zambon, vice-présidente du SNJMG et interne en dernière année.
L'absence de recours était aussi pointée du doigt. « Après ma première grossesse en première année d'internat, j'ai perdu plus de 500 places. Je devais choisir, soit entre 4 postes, tous loin de chez moi et avec peu d'encadrement, soit déclencher une mise en dispo de six mois afin d'être déclassée dans la promotion en dessous de la mienne et bénéficier d'un choix de postes plus larges », poursuit-elle.
Inégalité entre les villes françaises
Selon le syndicat, le décret arrive à point nommé. Certaines facultés avaient déjà pris de l'avance, comme à Nantes, Strasbourg ou Rennes où les étudiantes enceintes choisissent leur poste par la procédure classique en fonction de leur rang de classement. Une inégalité commençait à s'installer entre les villes. « Je me réjouis pour les étudiants même si cela aurait pu être généralisé avant », commente la vice-présidente du SNJMG.
Il est difficile de chiffrer le nombre d'étudiantes ayant été déclassées ces dernières années, explique le syndicat. « Depuis 2013, le SNJMG a épaulé une vingtaine d'étudiantes qui avaient besoin d'être conseillées », ajoute-t-elle. En 2007, « le Quotidien » avait suivi le parcours du combattant d'une interne qui s'était vu refuser le droit de choisir son poste et avait gagné la bataille contre la direction régionale des affaires sanitaires et sociales d'Ile-de-France (ex-ARS).
Autre point de satisfaction, le décret prévoit également, l'allongement de la durée réglementaire pour valider le diplôme pour ces étudiants incluant les étudiants en année de recherche et de doctorat. Jusqu'ici, les internes en médecine générale avaient six ans pour valider les six semestres de l'internat ainsi que leur thèse et entre dix et douze ans pour les autres spécialités. Désormais, un délai supplémentaire est accordé au prorata de la durée d'absence de l'interne.
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