Prime pour les soignants des attentats : deux syndicats dénoncent « un geste démagogique »

Publié le 04/12/2015

Crédit photo : AFP

Après les critiques d’organisations de personnels de l’AP-HP, c’est au tour du Syndicat de la médecine générale (SMG) et du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) d’épingler l’annonce par Marisol Touraine du versement d’une prime de trois millions d’euros aux soignants des hôpitaux de Paris qui ont pris en charge les victimes des attentats.

« Ce geste est révélateur du manque de considération de la ministre de la Santé pour l’ensemble des personnels soignants », estiment les deux syndicats, qui évoquent une prime « pour le moins déplacée ».

Selon eux, les personnels hospitaliers en poste – et ceux qui sont venus les aider – « ont accompli pleinement le travail qu’ils exercent habituellement et s’il existait une motivation supplémentaire, elle venait d’un élan de solidarité et non de la recherche d’une gratification pécuniaire ultérieure ».

Le fond et la forme

D’autre part, poursuivent les syndicats, « cet élan n’a pas concerné que les personnels de l’AP-HP mais aussi ceux d’autres hôpitaux d’Ile-de-France et nombre de professionnels de santé libéraux, sans compter la mobilisation des citoyens pour le don du sang ».

La ministre de la Santé aurait pu exprimer sa reconnaissance aux soignants bien différemment, jugent les syndicats : « revalorisation salariale des paramédicaux, mise en place d’une solution pérenne et efficace pour le respect du temps de travail des internes, régularisation de la situation des médecins à diplôme étranger ou encore extension à tous les médecins des mesures prévues pour les seuls urgentistes...».

Et de conclure avec sévérité : « encore une fois la ministre a ignoré toute proposition de fond pour mettre en avant un geste démagogique sans lendemain ».

Marie Foult

Source : lequotidiendumedecin.fr