Ils sont médecins du travail, de l'Éducation nationale, en centres de protection maternelle et infantile (PMI) ou centres de santé. Réunis au sein de l'Union confédérale des médecins salariés de France (UCMSF), les praticiens salariés – non hospitaliers – de santé publique et de prévention alertent sur l'attractivité de leur exercice et appellent l'exécutif à la mise en œuvre d'un plan d'urgence. Ils souhaitent la création d'un statut commun de « médecin de prévention et de santé publique » afin de redorer le blason du secteur.
Chevilles ouvrières du virage préventif
L'Union syndicale – qui a été reçue par la ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin Le Bodo – s'inquiète de « la multiplication d’indicateurs de santé en berne, à l’exemple de l’augmentation de la mortalité néonatale et infantile dans notre pays ». « Les études émettent l'hypothèse, entre autres, d'un lien avec la dégradation de notre système de prévention, notamment celui de la périnatalité et de l’enfance », pointe l’UCMSF.
D'où l'urgence à ses yeux de mettre en œuvre « un plan » pour les services de santé publique, de promotion de la santé, à l'instar de la santé scolaire, de la PMI, de la santé au travail ou des services de prévention intégrés dans les centres de santé, dont la « survie est menacée » avec parfois des effectifs qui se réduisent année après année.
Cette requête est jugée d'autant plus légitime que le gouvernement « fait du virage préventif un axe stratégique de sa politique de santé », analyse la Dr Sophie Brunhes-Perez, présidente de l'UCMSF, contactée par « Le Quotidien ». Les médecins de prévention doivent être parties prenantes de « tous les programmes nationaux de prévention et de leurs déclinaisons territoriales », ou encore intégrer les CPTS et les dispositifs d'aide à la coordination (DAC), estime-t-elle.
Passerelles
Pour ce faire, il faut des moyens humains et financiers conséquents, souligne l'UCMSF, qui réclame un « choc d'attractivité ». L'union syndicale souhaite à cet effet un nouveau statut de médecin de prévention et de santé publique, commun aux médecins de PMI, de santé scolaire, aux médecins inspecteurs de santé publique et des centres de santé publics. « Nous n'avons pas les mêmes statuts ni la même rémunération, explique la Dr Brunhes-Perez. Un statut commun permettrait de valoriser et de reconnaître notre rôle, de créer des passerelles entre les différents métiers pendant les carrières et donc de gagner en attractivité, notamment auprès des internes. »
L'UCMSF demande aussi « la transposition immédiate » des mesures du Ségur accordées à l’hôpital, c'est-à-dire la revalorisation des grilles de carrières pour les médecins et l’attribution du complément de traitement indiciaire (CTI) pour les autres professionnels de santé des structures de médecine salariée.
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