À l’initiative de l’ARS, de l’AP-HP et de la collégiale régionale des infectiologues, une astreinte téléphonique d’infectiologie a été mise en place il y a un an, en avril 2016, dans l’ensemble des départements d’Ile de France.
La création de ce dispositif d’aide à la prise en charge est motivée par la fréquence des motifs infectieux de recours aux soins, et par l’augmentation, depuis les années 2000, de la prévalence des BMR, qui favorise l’émergence d’infections difficiles à traiter. L’objectif était donc de proposer aux médecins des établissements de santé, sur les horaires de la Permanence des soins en établissement de santé (PDSES), une prise en charge homogène et de qualité en infectiologie sur l’ensemble du territoire francilien.
Cent vingt-six infectiologues séniors participent à cette astreinte, qui fonctionne sept jours sur sept, 365 jours par an de 20h à 8h en semaine, du samedi 13h au lundi 8h, et de 8h à 8h les jours fériés. Les données médicales concernant le cas faisant l’objet de l’appel sont recueillies en direct par le médecin d’astreinte sur un dossier informatisé. Au décours de l’avis, un résumé écrit est immédiatement faxé au médecin ayant sollicité le conseil, afin de renseigner le dossier du patient concerné.
Des suspicions de méningites
Un an après sa mise en place, 2 663 appels ont été enregistrés, dont 1 654 lors des horaires d’ouverture de l’astreinte, aboutissant à l’ouverture de 1 065 dossiers. Au total, 97 établissements de la région ont contacté l’astreinte d’infectiologie, principalement des services d’accueil des urgences (66 %), mais aussi des services de médecine (30 %). Les appels concernaient par ordre de fréquence une antibiothérapie complexe ou un problème de BMR (58 %), des infections sévères (20 %), une fièvre au retour de voyage (12 %) ou des AES (10 %). Les tableaux sévères rapportés étaient le plus souvent des suspicions de méningites, et l’appel était réalisé le plus souvent dans les premières heures de prise en charge. Les avis formulés par téléphone ont proposé l’initiation d’un traitement anti infectieux hospitalier dans 49 % des cas, la modification de l’antibiothérapie en cours dans 26 %, et ont conclu à la non indication d'un traitement anti infectieux dans 25 % des cas. La totalité des appelants de l’astreinte d’infectiologie a estimé ce service utile lors d’une enquête de satisfaction. Ce service innovant est également vécu comme fédérateur pour les infectiologues de la région, qui espèrent ainsi véhiculer plus largement les bonnes pratiques.
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