Cancer du sein, diabète, insuffisance rénale, VIH, Parkinson… Toutes ces pathologies font partie des 29 affections de longue durée (ALD), prises en charge à 100 % par l'assurance-maladie. Ce dispositif spécifique concerne 11,5 millions de personnes, soit un Français sur six. En 2013, les ALD représentaient 89,3 milliards d'euros et 61 % des dépenses supportées par la CNAM.
Selon l'Observatoire citoyen des restes à charge*, qui s'est basé sur les chiffres 2013 de l'assurance-maladie, le dispositif « joue son rôle » mais reste en deçà des 100 % promis. Avec une prise en charge par l'assurance-maladie à 88 % en moyenne, ce sont 752 euros par an de « frais cachés » qui restent à la charge des patients. Les 10 % des personnes en ALD confrontées aux plus grosses dépenses de santé en sont même chaque année de leur poche de 1 700 euros.
L'observatoire a identifié plusieurs causes à ces restes à charge. « On retrouve le mauvais remboursement des soins dentaires et des prothèses auditives, les dépassements d'honoraires des médecins, les franchises… », précise Marianick Lambert, secrétaire général du CISS.
Il peut aussi s'agir de frais « annexes », comme des coûts de déplacement dans le cas d'une dialyse. « Les produits pour réparer le corps et le cuir chevelu après une chimiothérapie coûtent également très cher », souligne Emmanuel Jammes, de la Ligue contre le cancer.
Face à ce constat, l'étude relève que les patients en ALD ayant souscrit à une complémentaire santé sont mieux remboursés (voir encadré). Ainsi le reste à charge moyen sera-t-il de 227 euros après prise en charge par un contrat de complémentaire milieu de gamme, au lieu des 752 euros initiaux.
Éviter les médecins avec les dépassements d'honoraires
L'Observatoire fait quelques propositions pour « réduire la facture ». « 60 millions de consommateurs » conseille ainsi de souscrire « au moins un contrat de complémentaire d'entrée de gamme », qui réduit de « 30 à 40 % » les montants à la charge des patients. Encore faut-il que le patient en ALD, parfois hors du monde du travail, puisse se payer un tel contrat.
Le magazine recommande également de choisir des médecins et des professionnels de santé qui ne pratiquent pas les dépassements d'honoraires.
L'Observatoire et les associations qui ont participé à cette étude (Aides, Ligue contre le cancer, Fédération française des diabétiques, la Note rose et Renaloo) insistent par ailleurs sur une meilleure « neutralisation des restes à charge pour les maladies chroniques ». « Il faut aussi une rédaction plus complète des protocoles de soins, pour que le malade anticipe exactement les dépenses », plaide Marianick Lambert.
* Composé du CISS, de 60 millions de consommateurs et de la société Santéclair.
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