LE PROJET DE LOI HPST va-t-il permettre aux pharmaciens d’officine d’accéder à plus de responsabilités ? Plusieurs amendements ont en tout cas été déposés dans ce sens. Des parlementaires, de différentes sensibilités politiques, se sont en effet prononcés en faveur de mesures qui viseraient à confier aux pharmaciens de nouvelles missions. Deux amendements ont été retenus. Le premier prévoit d’inscrire les missions des pharmaciens d’officine dans le code de santé publique : contribution aux soins de premier recours, à la coopération entre professionnels de santé, au service public de la permanence des soins, éducation thérapeutique des patients, prévention, dépistage de certaines affections… Le second demande la reconnaissance de la notion de conseil pharmaceutique. Dans leur argumentaire, les parlementaires soulignent que « les 23 000 officines de notre pays tiennent une place toute particulière en raison du maillage de proximité qu’elles assurent » et de « leur disponibilité immédiate sur de très larges plages de temps ». « Le pharmacien d’officine, professionnel de santé hautement qualité, est très souvent qualifié, est très souvent le premier interlocuteur pour les patients et toutes les personnes qui cherchent un conseil pour la santé [...] Le conseil pharmaceutique peut porter, hors dispensation, sur le bon usage de médicaments, sur l’hygiène, l’alimentation, les soins quotidiens aux nourrissons, le sevrage tabagique les aides au maintien à domicile, ou encore il permet de rassurer les personnes sur un trouble mineur, ou de les renvoyer au médecin ».
Pas de pharmacien traitant… pour l’instant.
Toutes les propositions n’ont cependant pas été retenues par la commission des affaires sociales de l’Assemblée même si ces amendements pourraient être redéposés et discutés en séance. Une disposition forte en symbole, la création d’un statut de pharmacien traitant, a ainsi été rejetée. Les organisations professionnelles défendaient la création de ce nouveau statut pour les pharmaciens qui, à ce titre, pourraient effectuer le suivi thérapeutique des patients en affection de longue durée (ALD), leur renouveler périodiquement des traitements médicamenteux et « ajuster, au besoin, leur posologie, et effectuer des bilans de médications destinés à en optimiser les effets ». Un autre amendement n’a pas été retenu qui prévoyait que les pharmaciens puissent proposer aux malades et aux personnes âgées ou handicapées dont la situation le nécessite des services d’aides personnelles destinées à favoriser leur maintien à domicile ou qu’ils puissent délivrer la pilule du lendemain en cas d’urgence. Chez les médecins, la CSMF s’était fermement opposée au projet de pharmacien traitant. « Les rôles des pharmaciens et des médecins sont définis et complémentaires mais ne doivent pas être confondus, soulignait le syndicat. Si la nécessité d’assurer un meilleur suivi dans la délivrance des médicaments, notamment chez les patients atteints d’affections chroniques, peut justifier l’instauration d’un pharmacien désigné, la dénomination de pharmacien traitant constitue une provocation inutile que la profession médicale ne saurait tolérer ».
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