La Mutualité fonction publique (MFP), qui regroupe 21 mutuelles, se mobilise pour dénoncer les clichés sur la protection sociale des 5,6 millions de fonctionnaires. Elle lance ce mercredi une campagne* pour déplorer le peu d'aides que ceux-ci perçoivent de leurs employeurs pour souscrire à une complémentaire santé.
Alors que les salariés dans le privé reçoivent en moyenne 244 euros par an de leur patron pour l'accès à la complémentaire santé, six agents sur dix de la fonction publique d'État – qui regroupe les administrations centrales et services déconcentrés – ne perçoivent que 1,60 euro par an de leur employeur. Les agents de la fonction hospitalière ne reçoivent quant à eux aucune participation financière de leur « employeur ».
Selon la MFP, l'inégalité est d'autant plus importante pour les fonctionnaires depuis l'accord national interprofessionnel (ANI) de 2013, qui oblige les employeurs du privé à prendre en charge a minima 50 % du coût de la complémentaire santé des salariés. Si une aide financière peut être accordée par l'employeur public, son montant reste faible (3 % du montant de la complémentaire) et elle n'est pas déductible du revenu imposable, contrairement à l'aide touchée par les salariés du privé.
Tout le monde est concerné
La Mutualité rappelle que la fonction publique compte 20 % de personnes au SMIC. Selon son président Serge Brichet, ces fonctionnaires relèvent de la catégorie C (la plus basse) « avec un revenu inférieur au revenu moyen des Français ». « De fait, la part consacrée au financement de leur mutuelle peut s'avérer lourde », explique-t-il.
Selon la MFP, 4 agents sur 10 ont déjà renoncé à des soins pour des raisons financières.
Les visuels de la campagne soulignent enfin que la santé des agents publics concerne « tout le monde », car « chacun est usager du service public », qui « est plébiscité par tous ». Ils rappellent les résultats d'un sondage IFOP selon lequel 90 % des Français sont attachés au service public hospitalier, et 78 % à celui de l'enseignement.
* Campagne qui sera notamment relayée auprès des partis politiques, des deux candidats issus du premier tour de la présidentielle, des candidats aux législatives et des décideurs publics.
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