« C'est une véritable atteinte à la qualité et à la sécurité des soins des patients pris en charge dans ces structures d'urgences avec une régression du service public hospitalier. » Les mots sont durs et la colère est grande pour le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARe) après la publication, vendredi, d'un décret autorisant le recours à l'astreinte médicale dans les services d'urgences où « la faible activité [...] le permet ». Dans un communiqué publié ce mercredi, le syndicat réclame le retrait immédiat du texte qui représente« une solution très dégradée à la pénurie de médecins urgentistes ».
Deux points précis suscitent la colère du SNPHARe. D'une part, le syndicat explique ne pas connaître de services « à faible activité » et rappelle que le nombre de prises en charge dans les urgences progresse d'année en année. D'autre part, la volonté du gouvernement de faire intervenir un médecin gériatre pour épauler le médecin urgentiste du service relève du « mépris » vis-à-vis de cette jeune spécialité.
Le SNPHARe rejoint la position critique de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) alors que d'autres organisations d'urgentistes sont plutôt favorables au décret. « Ce texte réglementaire est un message de découragement, adressé à tous les urgentistes sur leur travail au quotidien et sur l'avenir de leur métier », conclut le syndicat avant d'inviter la ministre à examiner d'autres propositions.
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