LE JURY** a primé cinq projets sur les 151 proposés. Au total, 80 000 euros ont été distribués aux lauréats. Soulignant la pertinence des dossiers, le Dr Bruno Gaudeau, président du Groupe Pasteur Mutualité a expliqué le profil des candidats. La plupart sont internes en médecine, mais concouraient également quatre chefs de clinique et des internes en pharmacie. Un peu plus de la moitié (57 %) des dossiers ont été présentés par des femmes ; la promotion 2010 reflète bien cette féminisation, comme dans les écoles de médecine.
Trois bourses de 20 000 euros
– Safae Aarab-Terrisse, interne, DES oncologie médicale des hôpitaux(Institut Gustave Roussy, Villejuif) est distinguée pour son projet « Identification des profils d’expression des miARNs impliqués dans la résistance au docetaxel dans le cancer de la prostate ». Le traitement hormonal reste la référence à un stade précoce de la maladie. Mais quand la tumeur évolue, la chimiothérapie prend le relais, avec du docetaxel. Or, près de la moitié des patients présentent une résistance au traitement. Des études récentes indiquent l’existence d’un nouveau mécanisme de chimiorésistance médié par des micro-ARNs, c’est-à-dire un brin d’ARN court, mini-segment de notre code génétique. Pour identifier les miARNs impliqués dans la résistance au docetaxel, le Dr Safae Aarab-Terrisse va comparer les miARNs existants dans une cellule tumorale résistante avec une cellule tumorale classique.
– Hélène Vaillant-Roussel, chef de clinique, médecine générale (Clermont-Ferrand) reçoit la bourse pour son projet « Identification thérapeutique des patients insuffisants cardiaques (ETIC) ». Cette population représente 600 000 personnes, dont la mortalité atteint 50 % à 5 ans. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’efficacité d’une intervention d’éducation thérapeutique pour la qualité de vie de patients suivis en dehors de l’hôpital, avec deux critères principaux : l’évaluation de la qualité de vie (échelles SF-36 et Minnesota) et le nombre d’hospitalisations. Dans cette étude randomisée, 400 patients seront suivis par 80 médecins généralistes sur 19 mois. Le Dr Vaillant-Roussel espère constater une réduction des décompensations cardiaques chez les patients encadrés par l’intervention d’éducation thérapeutique.
– Ygal Benhamou, seul homme parmi les lauréats, chef de clinique en médecine interne au CHU de Rouen, a été choisi pour son projet « Evaluation de la fonction endothéliale artérielle et du niveau de stress oxydant des patients atteints d’un syndrome des antiphospholipides primaires »(anticorps dirigés contre des éléments de l’endothélium). Cette pathologie se caractérise notamment par des thromboses artérielles ou veineuses ou des fausses couches à répétition. Objectif ? Définir le rôle des récepteurs Toll-like 2 et 4, qui modulent la réponse inflammatoire. Cette étude de 24 mois permettra notamment d’évaluer la fonction endothéliale à l’aide de mesures vasculaires non invasives (échographie et tonomètre) en comparant les patients porteurs d’un SAPL, les sujets témoins et les patients possédant des anticorps antiphospholipides sans manifestations cliniques.
Deux bourses de 10 000 euros
– Marjorie Poggi, docteur en sciences, actuellement en post-doctorat aux Pays-Bas, à Maastricht, est récompensée pour son projet « Complications métaboliques de l’obésité et voie du CD40-CD40L ». Il a été démontré que l’inhibition de cette voie diminue la formation des plaques d’athérosclérose chez la souris. Le couple CD40-CD40L est un médiateur potentiel de l’inflammation associée à l’obésité. Son travail consiste donc à identifier les facteurs et les voies pouvant initier les mécanismes inflammatoires impliqués dans l’apparition d’une résistance à l’insuline, d’une obésité ou d’un diabète. Pour cela, le Dr Marjorie Poggi utilisera des modèles d’obésité induite par une alimentation riche en graisses, chez des souris génétiquement modifiées, dont les gènes CD40 et CD40L sont absents.
–Julie Bourgin, interne de médecine, DES psychiatrie (INSERM 894) est lauréate pour son projet « Caractérisation longitudinale en imagerie de la réponse normale et pathologique au stress et identification de marqueurs moléculaires ». Pour cela, le Dr Julie Bourgin observera les différences métaboliques et anatomiques par IRM, en comparant deux espèces de rats ayant une réponse au stress différente. Puis elle identifiera les corrélats cellulaires et moléculaires sous-jacents aux modifications observées dans les régions ou sous-régions corticales et sous-corticales. Avec une ambition à long terme : développer des thérapeutiques innovantes mieux ciblées et de prévention des effets du stress.
* Pour en savoir plus : www.gpm.fr. Pour 2011, le dossier de candidature sera téléchargeable à partir du 15 octobre 2010 sur le site www.fondationgpm.fr.
** Le jury se compose de 15 membres. Le conseil scientifique est présidé par le Pr Bernard Devulder, Doyen honoraire de la faculté de Lille, ancien chef de service de médecine interne au CHU de Lille.
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