« IL Y A BEAUCOUP d’espace en bas », avait annoncé, en 1959, dans un discours considéré aujourd’hui comme fondateur des nanotechnologies, l’Américain Richard Feynman, prix Nobel de physique. De fait, un demi-siècle plus tard, la découverte de l’échelle nanométrique (milliardième de mètre, soit environ un cinquante millième de la largeur d’un cheveu) a logiquement suivi celle de l’atome et les connaissances de plus en plus fines au niveau le plus élémentaire de la matière.
Aujourd’hui, il est admis que tous les mécanismes biologiques commencent à cette échelle nanométrique, précise Michèle Biétry. « L’erreur serait donc de considérer l’irruption des nanotechnologies comme une rupture, même si leurs propriétés offrent des perspectives extraordinaires dans la connaissance de la matière inerte et vivante. » Il n’empêche, jadis domaine réservé des physiciens et des chimistes, cette redécouverte de l’invisible, démonstration de la fragilité de la frontière entre l’inerte et le vivant au niveau atomique, a ouvert un nouveau champ de réflexion pour les philosophes, un gigantesque terrain d’exploration pour les scientifiques de toutes disciplines et un creuset rêvé pour tous les fantasmes.
Où en sommes-nous dans le domaine de la médecine ? La journaliste retrace brièvement les grandes étapes historiques de cette nanorévolution, évoque ses acteurs majeurs, développe les applications existantes en cancérologie, en infectiologie ou en chirurgie, les projets possibles et leurs limites, des nanomédicaments au nanodiagnostic ou aux nanorobots en passant par la création d’organes et/ou de tissus. Sans oublier de souligner les difficultés auxquelles ont à faire face les chercheurs dans le domaine des nanotechnologies, de montrer qu’en matière de thérapeutique, qu’il s’agisse de nanomédecine ou pas, la réussite est affaire d’équilibre entre bénéfices et risques. Sans omettre non plus de souligner la nécessaire collaboration entre chercheurs de disciplines différentes, les indispensables changements de raisonnement auquel contraint la nanomédecine comme les défis éthiques qu’elle engendre.
Un livre pour ceux qui veulent enfin comprendre les promesses des boîtes quantiques, les caractéristiques des premières thérapies ciblées en cancérologie ou de l’œil bionique et mesurer à quel point toutes les disciplines participent à ce chantier, des ingénieurs aux spécialistes de l’intelligence artificielle en passant par les biologistes moléculaires ou les cliniciens.
Michèle Biétry, « Guérir avant d’être malade - Les promesses de la nanomédecine », Rober Laffont, 244 p., 19 euros.
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