Infection par le VIH

De nouvelles preuves d’efficacité et de tolérance pour Isentress

Publié le 12/03/2009
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LE PR RAFFI a tout d’abord rappelé l’originalité de la molécule d’Isentress, premier inhibiteur de l’intégrase, et qui un an après avoir obtenu son AMM, s’affirme comme une innovation thérapeutique majeure pour les patients séropositifs du fait de son efficacité et de sa tolérance. Des données qui ont été confirmées par les résultats à quatre-vingt-seize semaines des études BENCHMRK 1 et 2 au cours desquelles Isentress était ou non associé à un traitement optimisé chez des patients prétraités, résistant aux trois classes d’antirétroviraux utilisés en pratique et en situation d’échec. L’efficacité et la durabilité de la réponse virologique est illustrée par le fait que 57 % des patients recevant Isentress avaient toujours une charge virale indétectable (moins de 50 copies par ml) contre 26 % des patients du groupe placebo (parallèlement les taux de CD4 étaient significativement plus élevés : 123 contre 49 cellules/mm3 (p < 0,001). Ajoutons que le pourcentage de patients ayant une charge virale indétectable monte à 79 % quand le traitement optimisé inclut de l’enfuvirtide et du darenavir. Tout aussi importants sont les résultats de tolérance, avec très peu de sorties d’essai en raison d’événements indésirables (4 % contre 5 % dans le groupe placebo). Le Pr Raffi souligne l’absence des effets secondaires notés avec les autres traitements du VIH et en particulier d’anomalies métaboliques, notamment lipidiques. Un point a été particulièrement évalué, le risque de cancer, risque qui est lié à l’infection par le VIH en raison du déficit immunitaire. Les données des différentes études présentées à la CROI ont montré que l’administration d’Isentress n’augmentait pas le risque de cancer avec un risque relatif de 0,75 (IC 95 %:0,40-1,46).

Des promesses pour de nouveaux profils de patients.

Toujours à la CROI, l’étude STARTMRK, menée sur 563 patients, a montré que chez des patients naïfs de traitement, Isentress avait une action plus rapide que l’éfavirenz pour réduire la charge virale et augmenter le nombre de CD4, les deux médicaments étant administrés en association avec le ténofovir et l’emtricitabine. Les États-Unis ont d’ailleurs autorisé l’utilisation d’Isentress chez les patients naïfs ce qui n’est pas le cas en Europe, pour l’instant. A ce sujet, le Pr Raffi tient à préciser que la bonne tolérance d’Isentress est un argument pour introduire plus précocement Isentress dans le schéma thérapeutique. A contrario, il met en garde contre les utilisations fantaisistes et tient à souligner qu’aucun élément ne permet d’affirmer qu’Isentress peut être utilisé en dehors de schémas de trithérapie, du moins pour l’instant. Cela est d’autant plus important que pour tout traitement, le développement de résistance est très souvent lié à une insuffisance du contrôle de la maladie.

Enfin le Pr Raffi a cité l’étude IMPAACT menée chez des patients âgés de 6 à 18 ans prétraités dont les résultats confirment les données d’efficacité et de tolérance observées chez l’adulte. Une autre analyse française, réalisée dans le cadre de l’ATU, va dans le même sens.

Au total, le Pr François Raffi estime qu’Isentress occupe et occupera une place centrale dans la prise en charge des patients VIH, celle-ci pouvant bénéficier aujourd’hui d’un arsenal thérapeutique diversifié et très efficace. A ce titre, les progrès accomplis depuis la première édition de la CROI sont simplement fabuleux. Encore faut-il, insiste-il, que les infections soient dépistées précocement et que la prise en charge repose sur le bon usage des médicaments en tenant compte du vécu des patients, en particulier au regard de la tolérance.

Conférence de presse organisée par les laboratoires MSD

 Dr ALAIN MARIÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr