IMITER le vivant est un vieux rêve dont on trouve trace dès l’antiquité, rappelle Philippe Bidaud, directeur de l’ISIR, l’institut des systèmes intelligents et de robotique, créé il y a un an au sein de l’UMPC. Du Moyen Âge au XVII e siècle, les progrès réguliers de l’horlogerie autorisent des mécanismes de plus en plus sophistiqués : des jacquemarts des églises ou des hôtels de ville aux premiers automates androïdes capables de dessiner Au XVIIIe siècle, la fascination se poursuit avec les machines parlantes de Faber, à Vienne, et les automates de Vaucanson, tel le canard « digérateur », dont il reste un dessin.
Les premiers robots à moteurs électriques sont développés par Westinghouse Electric en 1940 : Elektra danse, compte jusqu’à 10 et fume et son chien Sparko jappe. L’humanoïde, c’est toujours utile pour marquer les esprits. Mais ce qui sera commercialisé, toujours aux États-Unis, ce sont les premiers robots industriels. Les grands principes robotiques sont posés au cours des années 1970. Indifférents aux lois de la robotique d’Asimov, ils ont nom méthodologie de la cinématique moderne, théorie des mécanismes, géométrie différentielle pour l’analyse des systèmes polyarticulés, locomotion mutipodale, planification de mouvement sous contrôle de stabilité de contact. Des maths, beaucoup de maths. Cela permettra, entre autres, de mettre au point les premiers robots d’exploration spatiale. La France est en retard. Il faut attendre 1980 pour mobiliser 200 chercheurs autour du projet ARA (Automatique et recherche avancée). Il faudra 20 ans pour mieux comprendre la préhension en utilisant la géométrie des axes centraux et travailler sur les systèmes multibras. La décennie suivante introduit la perception visuelle, le raisonnement et la planification d’actions.
Répondre à des gestes.
« Aujourd’hui, explique Philippe Bidaud, la robotique concerne l’industrie, la médecine et la chirurgie, les milieux hostiles et la surveillance de l’environnement, le militaire mais aussi, à l’heure de l’électronique, l’assistance à la personne. » Le nouveau défi du XXI e siècle, ce sont les robots qui apprennent à reconnaître un environnement et à répondre à la gestuelle d’une personne. Un chantier enthousiasmant qui ne va pas sans poser des problèmes d’éthique : jusqu’où laisse-t-on la machine apprendre ?
Les Coréens et les Japonais se sont lancés dans la robotique domestique et la Corée annonce un robot par foyer. C’est une façon de soutenir leur industrie. « Lorsqu’Honda sort un robot humanoïde, ce n’est pas pour le mettre sur le marché mais pour le montrer, souligne le directeur de l’ISIR ; pour un automate, c’est plus facile de rouler que de marcher car les problèmes d’équilibre sont loin d’être résolus. Il n’y a pas de nécessité à faire des robots à notre image. »
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