Greffe cardiaque : absence de surrisque avec un donneur obèse

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Publié le 22/09/2020
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La transplantation d'un coeur issu d'un donneur obèse n'est pas associée à un risque supplémentaire chez le receveur.

Crédit photo : DR

Alors que la prévalence de l’obésité sévère tend à augmenter chez les donneurs d’organe, une équipe américaine a évalué le risque encouru par le receveur lors d’une transplantation cardiaque. Il en ressort que l’obésité du donneur n’est pas associée à de moins bons résultats post-transplantation.

« La prévalence de l'obésité sévère ayant considérablement augmenté au cours des 15 dernières années, nous voulions enquêter sur le devenir des receveurs de cœurs transplantés provenant de donneurs souffrant d'obésité morbide », explique la Dr Leora Yarboro, auteure principale de l'étude.

Publié en ligne sur « Circulation : Heart failure », ce travail a porté sur 26 532 greffes, réalisées de 2003 à 2017. Parmi les donneurs, 939 (3,5 %) avaient un indice de masse corporelle ≥ 40, la prévalence augmentant avec le temps, de 2,2 % en 2003 à 5,3 % en 2017. Ces donneurs obèses morbides souffraient plus que la moyenne de la cohorte de diabète sucré (10,4 % contre 3,1 %) et d'hypertension (33,3 % contre 14,8 %). Les deux tiers d’entre eux (67,4 %) avaient un poids inadéquat par rapport à celui du receveur (> 130 %).

Des résultats similaires, quel que soit le profil du donneur

Les résultats à court terme, y compris l'AVC postopératoire, le rejet aigu du cœur du donneur, le besoin d'un stimulateur cardiaque ou la nécessité de dialyse, étaient similaires pour les receveurs de cœurs de donneurs obèses et non obèses. Aucune différence n’a par ailleurs été constatée sur la survie à un an (10,6 % contre 10,7 %) ou à plus long terme.

« Ces résultats étaient quelque peu surprenants parce que les donneurs très obèses avaient tendance à avoir davantage de problèmes médicaux, tels que le diabète et l'hypertension, que les donneurs non obèses », commente la Dr Leora Yarboro.

« Alors que l'épidémie d'obésité continue de progresser, l'information selon laquelle les cœurs de donneurs obèses et très obèses ne confèrent pas de risque supplémentaire, combinée avec des études selon lesquelles les cœurs surdimensionnés ont des résultats similaires, soutient une acceptation accrue de ces cœurs de donneurs pour augmenter le panel de donneurs », estiment les auteurs.

Circulation: Heart failure, site web de l'American Heart Association

Elsa Bellanger

Source : Le Quotidien du médecin