Dans le monde, environ 15 % des adultes ont un handicap, et ces personnes ont plus de risque d’être victimes de violence. L’étude publiée dans « The Lancet » précise par ailleurs que celles qui souffrent d’une maladie mentale sont particulièrement vulnérables. Les auteurs ont analysé et compilé des données de 21 études menées, entre le 1er janvier 1990 et le 17 août 2010, en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande, à Taïwan, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Afrique du Sud. Les données de 21 557 adultes handicapés ont ainsi été analysées.
La prévalence des faits de violence (physique, sexuel ou conjugal) contre les personnes atteintes d’une maladie mentale est évaluée à 24,3 %, alors qu’elle est de 6,1 % pour les personnes qui souffrent d’un handicap intellectuel et 3,2 % pour celles qui souffrent de troubles non spécifiques. L’étude souligne que les difficultés relationnelles sont inhérentes aux maladies mentales, ce qui accroît la vulnérabilité des personnes qui souffrent de ces pathologies.
Une étape vers la prévention
Les auteurs insistent sur le fait que les études qu’ils ont analysées ont des faiblesses méthodologiques, et qu’il existe des différences entre les handicaps et les violences qui y sont étudiés. La plupart des études se sont focalisées sur les maladies mentales, alors que d’autres types de handicap ont été négligés. Les chercheurs déplorent aussi que trop peu d’études se soient intéressées au fait de savoir si c’est le handicap ou la violence qui est apparue en premier.
Pour les auteurs, cette étude est une première étape pour la prévention de la violence. Selon eux, la proportion d’individus avec un handicap directement touchés par la violence ou qui vivent dans la peur d’en être victimes, est susceptible d’être beaucoup plus élevé que leurs estimations. Les études inclues dans leurs travaux sont issues de six pays à revenu élevé et d’un pays à revenu moyen. Les données manquent pour la plupart des régions du monde, et particulièrement dans les pays à faible et moyen revenu, alors qu’ils ont souvent un taux plus élevé de violence que les pays développés et que les services pour les personnes handicapées sont inadaptés.
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?