LES SCANNERS médicaux reçoivent parfois de drôles de clients. Comme un crâne de dinosaure bien fossilisé. Les microtomographes conventionnels à rayons X servent à examiner toutes sortes de vertébrés fossiles, des amphibiens aux primates. Le rayonnement X synchrotron (obtenu dans les accélérateurs) perce à jour les arthropodes les plus incrustés. Les os fossiles passent des tomodensitométries. Une révolution.
Pendant longtemps, rappelle Philippe Taquet dans son avant-propos, il fallait choisir entre garder le fossile ou en dégager, lorsque cela était possible, les restes squelettiques de leur gangue de pierre. Pour savoir ce qu’il y avait à l’intérieur, les paléontologues n’ont pas lésiné sur les moyens : le sciage en deux du fossile, la plongée dans des acides pour dégager en douceur des os de poisons par exemple, etc. Ils réussirent même à préparer sous la loupe binoculaire, à l’aide de fines aiguilles, les endocrânes des premiers vertébrés fossiles. Les techniques progressant, les coupes furent de plus en plus fines et de plus en plus nombreuses. Les contours des structures osseuses étaient découpés dans des plaques de cire. Et par un patient travail, on pouvait bâtir un modèle en cire. Les rayons X furent bien sûr très tôt utilisés pour percer les secrets des fossiles, mais ils ne livraient pas les détails…
Et puis arriva la tomographie. Le scanner, qui allait révolutionner l’examen du vivant, allait aussi faire merveille chez les fossiles. Le crâne d’un dinosaure toujours dans sa gangue est d’une lisibilité parfaite avec le tracé des nerfs et des vaisseaux, la position des canaux circulaires, la forme de la cavité cérébrale, les contours et les limites de chaque os.
Aujourd’hui, l’imagerie 3D connaît un développement exponentiel, soulignent Gaël Clément et Didier Geffard, du muséum national d’histoire naturelle, qui parlent de « paléotomographie ». La reconstruction 3D virtuelle permet, par exemple, une analyse biomécanique d’un membre inférieur de néandertalien. La numérisation met en mémoire les spécimens fragiles et le traitement des images, de plus en plus puissant, fournit aussi des représentations artistiques (et néanmoins scientifiques) d’espèces éteintes.
* Comptes rendus de l’Académie des Sciences Palevol, vol 9, n° 6-7, septembre-novembre 2010.
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