Une nouvelle approche dans le traitement des cancers digestifs va être testée pour les patients en échec thérapeutique. Annoncé en plein « Mars bleu », mois de promotion du dépistage du cancer colorectal, un essai clinique est en préparation à l'Institut Gustave Roussy sur le recours aux organoïdes pour l’identification d’options thérapeutiques pour les patients sans traitement.
« Bien que les organoïdes soient désormais largement utilisés en recherche fondamentale, aucun essai clinique n’en a encore évalué le bénéfice pour guider le traitement des patients atteints de cancers digestifs », observe la Dr Fanny Jaulin, qui co-dirige, avec le Dr David Malka, l’équipe « Invasion collective » (INSERM U1279), qui va mener cet essai.
Des avatars de tumeur aux caractéristiques similaires
À partir d’une biopsie de tumeur, l’équipe de recherche va générer, en laboratoire, des avatars de cette tumeur, des organoïdes, ayant les mêmes caractéristiques. Différents médicaments seront ensuite testés sur ces organoïdes. L’analyse des résultats établira un chimiogramme sur mesure « dans un délai de trois à six semaines suivant la biopsie », précise l’équipe. Il sera alors possible de savoir si le patient est sensible ou résistant à traitement.
« Nous voulons aussi coupler au chimiogramme un séquençage moléculaire tumoral exhaustif afin de comprendre quelles anomalies génétiques sont éventuellement associées à la réponse aux traitements », ajoute la Dr Fanny Jaulin.
Cet essai, baptisé Organotreat-01, débutera en janvier 2021 et inclura 50 patients en dernière ligne de traitement standard. Soutenu par un Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), l’essai permettra de tester 26 médicaments de chimiothérapie conventionnelle ou de thérapie ciblée. Mais l’équipe espère récolter 50 000 euros supplémentaires d’ici le début de l’essai pour passer à 39 composés testés.
Les cancers digestifs « n’ont pas vraiment bénéficié des deux révolutions thérapeutiques récentes en oncologie que sont l’immunothérapie et la médecine de précision. Certains patients se retrouvent très vite dans une impasse thérapeutique difficilement acceptable car ils sont souvent encore en état de recevoir d’autres traitements », constate le Dr David Malka.
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