« REFUSEZ la privatisation de l’Institut Pasteur. »« Non au démantèlement. » La population lilloise était invitée le week-end dernier à signer une pétition de soutien aux salariés de l’Institut Pasteur de Lille. Inquiets pour leur avenir, ceux-ci essaient de sensibiliser l’opinion publique, par le biais de leurs syndicats.
C’est la transformation d’une partie de la Fondation Pasteur en Société anonyme simplifiée qui a semé l’émoi chez les salariés de l’institut lillois. Toute l’activité « analyses » – elle concerne entre 350 et 400 personnes – doit passer sous statut de société commerciale au premier janvier 2010, les activités de recherche, de vaccination et bilans de santé restant, elles, dans le giron de la Fondation.
« Nous sommes une fondation d’utilité publique, créée en 1898 à partir d’une souscription lancée auprès de la population. Il est anormal d’en privatiser une partie », dénoncent les syndicats SUD et CGT qui redoutent des restructurations dans les filiales privatisées.
Taille critique.
Depuis 2004, l’Institut Pasteur a considérablement développé ses activités d’analyses dans les domaines de l’eau et la sécurité alimentaire, en procédant au rachat de nombreux laboratoires dans toute la France. En l’espace de quatre ans, le chiffre d’affaires de ce secteur a été multiplié par trois. « Cette croissance était nécessaire pour atteindre une taille critique au niveau européen, explique Philippe Amouyel, directeur général de Pasteur Lille. Aujourd’hui, l’Institut est devenu le premier acteur français dans ce domaine. Cette dimension n’est plus compatible avec le statut de Fondation. Il induit une distorsion de concurrence avec les autres laboratoires. » D’où l’intégration des activités commerciales dans une société par actions.
Cette transformation, touchant la moitié des 770 salariés de l’Institut lillois, est vécue avec inquiétude par le personnel qui bénéficiait d’un accord d’entreprise spécifique particulièrement favorable en matière de prévoyance. « Nous risquons de perdre tous nos avantages acquis et la sécurité que nous offrait le statut de Fondation, par la présence d’élus locaux dans le Conseil d’Administration », souligne Sylvie Loiseau, déléguée Sud.
Les restructurations prévues dans les laboratoires de la région nancéenne et de Bordeaux leur font craindre des suppressions d’emploi à terme. D’où leur pétition pour alerter l’opinion. L’intersyndicale espère obtenir un rendez-vous avec Martine Aubry, présidente du conseil d’administration, avant l’Assemblée générale programmée pour le 17 novembre.
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