AU NIVEAU EUROPÉEN, les industries de santé et de biotechnologies jouent un rôle pivot dans la recherche et l’innovation en investissant près de 15 % de leur chiffre d’affaires dans la R&D et en employant plus de 640 000 (1) personnes dont 102 000 pour la recherche.
Pourtant, la vitalité du secteur pharmaceutique européen est menacée et voit sa position s’effriter au fil des années : entre 1990 et 2006, l’investissement en R&D pharmaceutique a été multiplié par 5 aux États-Unis tandis qu’il n’était multiplié que par 2,9 en Europe. De ce fait les États-Unis réalisaient 47,7 % des ventes mondiales de médicaments contre 29,9 % par l’Union Européenne (1).
Les biotechnologies sont le révélateur le plus caractéristiques de cet affaiblissement alors que depuis la commercialisation du premier biomédicament elles se sont progressivement imposées comme un moteur majeur de l’innovation thérapeutique.
Un benchmarking Europe/États-Unis établi par Ernst and Young dans l’étude « Beyond borders » fait ressortir le retard européen et notamment celui de la France dans ce domaine.
Coopération public-privé.
Pour relancer l’innovation thérapeutique en Europe, les Entreprises du Médicament (EFPIA ) et la Commission européenne se sont associés en 2008 pour créer l’IMI (Initiative Médicaments Innovants) un nouvel instrument de coopération public-privé qui a pour objectif l’amélioration des processus d’innovation pour favoriser la découverte de nouveaux médicaments et renforcer la compétitivité du secteur pharmaceutique. L’IMI regroupe la recherche académique, les grandes et les petites entreprises sur des projets communs. Elle vise à supprimer les « goulots d’étranglement » freinant le processus de recherche et de développement et à mettre au point de nouveaux modèles ou de nouveaux outils permettant d’avoir une approche plus prédictive en termes de sécurité et d’efficacité du médicament dans cinq domaines thérapeutiques clairement identifiés : cancers, maladies neurodégénératives, pathologies inflammatoires, infectieuses et maladies métaboliques.
Cet accent a été mis sur la sécurité et l’efficacité dans ces cinq domaines prioritaires afin :
- de mieux comprendre les pathologies,
- d’identifier de nouvelles approches thérapeutiques,
- de mieux évaluer l’activité pharmacologique tant au niveau préclinique qu’au niveau clinique,
- de développer de nouveaux modèles plus représentatifs des maladies,
- de découvrir de nouveaux outils de toxicologie prédictive notamment des biomarqueurs.
Les projets européens, notamment ceux issus des différents Programmes Cadre pour la Recherche et le Développement, sont coopératifs et associent des compétences aussi bien industrielles qu’académiques. La plate-forme IMI innove en positionnant pour la première fois les industriels de la pharmacie au cur de la construction des projets. C’est aussi la première fois que les PME, les centres de recherche, les associations de patients et les autorités réglementaires ont l’opportunité de travailler en direct avec les grands laboratoires pharmaceutiques représentés dans l’IMI par l’EFPIA.
Budget de 2 millliards d’euros.
Pour financer les projets, le budjet total de l’IMI s’élève à 2 milliards d’euros pour la période 2008-2013 (1 milliard de la Commission européenne, 1 milliard de l’industrie pharmaceutique).
Le premier appel de projet a été lancé le 30 avril 2008.
Aujourd’hui, quinze nouveaux projets de recherche visant à accélérer la commercialisation de médicaments innovants ont été sélectionnés sur la base de critères scientifiques et de leur incidence potentielle sur les « goulots d’étranglement recensés ».
(1) Source EFPIA Key figures 2007.
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