Il y a 5 ans, les médicaments innovants représentaient 56 % du chiffre d’affaires de Novartis. Aujourd’hui le pourcentage atteint déjà 80 %. La recherche Novartis (NIBR) regroupe 6 000 chercheurs travaillant sur près de 350 programmes de recherche (environ 90 entités moléculaires), couvrant 8 axes thérapeutiques. L’oncologie et l’immuno-oncologie mobilisent près de la moitié de cet effort de recherche, loin devant d’autres disciplines (ophtalmologie, respiratoire, neurologie…).
L’accélération de la recherche passe par des partenariats multiples, académiques et privés avec la priorité donnée aux start-ups et à la biotechnologie. Surtout le recours à des plateformes technologiques (CAR-T, CRISPR, adeno-associated virus, ligands co-valents, mRNA, banques d’ADN encodés…) structure une recherche résolument tournée vers les thérapies cellulaires et géniques.
Indications rares
Dans ce domaine, Novartis revendique la première place mondiale, souligne Stephen Moran, responsable mondial de la stratégie pour Novartis, qui justifie ce choix par l’importance des besoins : « si 80 % des développements concernent des indications rares, cela pourrait transformer la vie d’environ 2,7 millions de patients faisant l’objet d’essais cliniques, en dehors de l’oncologie ».
Un pari non exempt de risques, reconnaît Stephen Moran, car de telles innovations imposent des process technologiques complexes et très coûteux, avec la peur d’un effet secondaire interrompant le développement et, in fine, la difficile acceptation par les payeurs de traitements très chers.
Comment parvenir à l’objectif ? Tout d’abord en visant le plus souvent possible le traitement unique qui, en plus des avantages évidents pour les patients, évite des coûts de traitements et une prise en charge au long cours. Cela passe aussi par un développement de plus en plus rapide et de mieux en mieux contrôlé.
La place du digital
Dans ce domaine, la digitalisation de la gestion des essais cliniques est déterminante comme le montre le système Sense Bridge qui permet de suivre en temps réel l’avancement de 550 essais cliniques menés dans plus de 70 pays et incluant plus de 80 000 patients : dans une salle de Novartis Campus à Bâle en Suisse, six écrans fournissent des données détaillées sur les inclusions, sur le déroulement de l’essai, des retards plus ou moins importants… D’autres modules permettent de sélectionner les meilleurs centres, de prévoir les risques potentiels, de planifier les envois de principe actif à travers le monde.
Sam Hariry, l’un des pilotes de ce système, précise qu’à court et moyen terme, ce système ne modifie pas l’encadrement humain des essais cliniques. Il permet aux responsables de la stratégie globale de déceler très vite tous les problèmes, par sphère géographique, par projets – avec la possibilité d’avoir accès aux données de chaque site.
Le pari du digital ne se limite pas au projet Sense Bridge car d’une façon générale il s’agit de digitaliser, pour mieux partager les données scientifiques pouvant faciliter le travail des chercheurs Novartis. Dernier exemple qui s’adresse aux patients : l’élaboration de capteurs non invasifs et connectés permettant de juger l’impact des traitements dans la vraie vie (qualité de vie, sommeil, mobilité…).
D'après le Novartis R&D Media Day à Bâle
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