L’ÉVALUATION de l’INSERM répondait à une demande conjointe des ministères de la Recherche et de la Santé vis-à-vis de son organisation et son fonctionnement mais aussi de son rôle de coordinateur de la recherche dans le domaine des sciences de la vie et de la santé. Réalisée en 2008-2009, elle a comporté une phase d’auto-évaluation suivie d’une visite des experts sur site.
Le comité d’évaluation, de stature internationale, a ainsi estimé que les unités INSERM étaient « productives » et se situaient à un niveau de classe mondiale dans plusieurs disciplines. Les experts ont noté que la capacité de transfert de l’organisme s’était récemment améliorée, notamment avec INSERM-transfert. Mais « la coordination avec les autres EPST et les universités paraît pouvoir être améliorée », ont-ils ajouté. Selon eux, l’INSERM, avec ses huit nouveaux instituts thématiques, est une structure à gouvernance complexe avec des coûts administratifs élevés.
Dans un paysage de la recherche en sciences du vivant et de la santé très éclaté, l’INSERM ne représente que 40 % des financements. La Cour des comptes, en 2005, s’était déjà interrogée sur la pertinence de l’éclatement de ce secteur, partagé entre l’INSERM, le CNRS, le CEA, l’INRA, l’ANRS, l’INCa, les CHU…Les experts ont relevé les efforts du directeur de l’INSERM pour coordonner les activités des différents acteurs mais ils suggèrent des réformes plus audacieuses. Les experts ont également souligné qu’un grand nombre de postes ont été octroyés à des scientifiques affectés dans le laboratoire même où ils ont été formés, soulevant des interrogations quant à « leur capacité à générer des programmes de recherche vraiment innovants ». En revanche, le programme Avenir, qui permet aux jeunes chercheurs d’obtenir un soutien indépendant, est jugé très positif, même si la période de 3 ans est estimée trop courte.
666 unités évaluées.
Par ailleurs, 666 unités de recherche ont été évaluées en 2008. L’analyse a été centrée sur le positionnement scientifique pour « mettre en lumière l’originalité et la compétitivité des UR ». Pour une grande partie des unités, les experts recommandent une politique plus exigeante en termes de publications, privilégiant les journaux reconnus au plus haut niveau. De même, il est souvent suggéré aux UR de rechercher plus de financements de l’ANR (Agence nationale de la recherche) et de l’Union européenne, par exemple. La dimension collective des équipes est un point favorable tant à la production scientifique qu’à la formation des doctorants.
Parmi les seize universités évaluées (Paris-2, Paris-3, Paris-6, Paris-7, Paris-8, Paris-Dauphine, Paris-10, Paris-13, Metz, Nancy-1, Nancy-2, Mulhouse, Strasbourg-1, Strasbourg-2, Strasbourg-3), quatre universités scientifiques et médicales étaient représentées. La « qualité et la stratégie en matière de recherche » sont considérées comme étant l’un de leurs points forts. Le bémol vient de la valorisation qui n’atteint pas, selon les experts, le même niveau de qualité. La solidité du lien enseignement-recherche garantit la qualité de l’offre de formation, ont-ils souligné, même si le suivi de l’insertion professionnelle est à améliorer. La gestion administrative est notée positivement dans trois établissements sur quatre. En matière d’organisation, peu d’universités se sont dotées d’un outil de pilotage et d’aide à la décision politique (5/16) et la mise en place d’un conseil d’orientation stratégique reste rare (3/16) alors que les universités qui l’ont mis en place s’en félicitent.
› STÉPHANIE HASENDAHL
Les évaluations sont publiques sur le site de l’agence : aeres-evaluation.fr.
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